Du Sahara au Sahel, plus que 650 km
Route transsaharienne : les entreprises EVSMet EPBTH soumissionnent pour des travaux au Niger

Le 14 juillet dernier, le ministère des Travaux publics s’est réuni avec les entreprises algériennes spécialisées dans le domaine et leur a demandé de prendre part au parachèvement du projet de la route transsaharienne à l’extérieur des frontières algériennes. C’est une initiative du secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT), Mohammed Ayadi, à la tête du comité depuis environ une vingtaine d’années et qui est très au fait de l’évolution de ce projet depuis son lancement durant les années 60. « Notre objectif est d’encourager nos entreprises à prendre part au marché d’études et de travaux routiers dans les pays sub sahariens et particulièrement dans les pays membres du CLRT », a-t-il indiqué. Ces pays, au nombre de six, sont : l’Algérie, le Mali, le Niger, la Tunisie, le Nigeria et le Tchad. Ont participé à cette rencontre présidée par le ministre Abdelkader Kadi, les représentants des deux ministères des Affaires étrangères et des Finances, ceux des Sociétés de gestion par action et ceux du Patronat, ainsi que les directeurs du ministère et les directeurs généraux des entreprises et bureaux d’études du secteur des travaux publics. C’est au cours de la 60e session du CLRT, session de rang ministériel, tenue à Alger en mars 2014, qu’avait été retenue l’idée que dans chaque pays membre, il était souhaitable que les entreprises soient informées et invitées à prendre part au vaste programme en cours de lancement dans le cadre du projet de la route transsaharienne. Le SG du CLRT, Mohamed Ayadi, a fait savoir que le projet de la route transsaharienne connaît, en effet, un moment faste dans la mesure où il se trouve, à la veille du lancement de la dernière section, à l’état de piste sur l’axe Alger-Lagos (225 km) et que les derniers 420 km sur la section tchadienne sont également en cours de lancement à travers 5 lots ; l’Algérie et le Nigeria ayant construit la totalité des sections qui les concernent sur l’axe Alger-Lagos. Ce nouveau contexte de financement pour ce grand projet « est le résultat d’un patient travail de sensibilisation mené par le CLRT et les pays concernés auprès des bailleurs de fonds. La découverte du pétrole au cours des dix dernières années, tout aussi bien au Niger qu’au Tchad, a amélioré les possibilités de financement de chaque pays », a-t-il souligné. C’est un programme de 650 km de routes à construire qui est en cours de lancement. Outre les deux pays qui prennent part au financement, à savoir l’Algérie et le Nigeria, il y a, donc, les bailleurs de fonds que sont : la Banque africaine de développement (BAFD), la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique pour l’Afrique (BADEA), le Fonds koweïtien, le Fonds saoudien, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) et le Fonds de développement de l’OPEP. Selon M. Ayadi, le moment est propice pour les entreprises algériennes pour prendre part à ce marché pour plus d’une raison : « Il s’agit de projets financés pour des prestations auxquelles nos entreprises sont rompues. Le projet au Niger, par exemple, se situe entre In Guezzam (Assamaka) et Arlit (100 km), donc à nos portes. Les entreprises algériennes ont toutes les chances de remporter cet appel d’offres en raison des avantages comparés, notamment les coûts du carburant et de transport. ». A ce propos, il est à rappeler que le coût du transport pour les trois pays enclavés (Mali, Niger et Tchad) représente entre 20 et 50% du coût d’un produit importé ou exporté en raison principalement de la faiblesse du réseau de transport. Par-delà les gains potentiels pour les entreprises algériennes, « c’est une opportunité de confrontation à l’international et un renforcement de la politique de coopération de l’Algérie avec les pays sahéliens ». Le lancement officiel des travaux de la dernière section entre Arlit etAssamaka (pour 125 km) va se faire dans moins de trois mois. Le parachèvement de l’axe Alger-Lagos (4 500 km) « va impulser un nouveau souffle aux potentialités d’échanges commerciaux car il relie deux capitales maghrébines (Alger et Tunis) à l’Afrique de l’Ouest, en particulier, à ce grand pays qu’est le Nigeria», assure le représentant du CLRT. Et de préciser : «Les marchandises en provenance ou à destination du Niger, pays enclavé de plus de 17 millions d’âmes, pourront être acheminées dans de bonnes conditions de transport aussi bien vers les ports méditerranéens que vers ceux du golfe de Guinée ». En effet, révèlent des études économiques, la construction de cet axe procure une économie de transport de plus de dix jours pour les régions du centre et du nord du Niger lorsque les marchandises empruntent les ports méditerranéens plutôt que le golfe de Guinée. A l’issue des discussions et du débat, lors de cette importante réunion ministérielle dont s’est dégagée « l’adhésion à l’acte d’exporter pour préparer l’avenir », les directeurs généraux des entreprises EVSM et Cosider ont fait savoir qu’ils déposeraient des soumissions. L’ouverture des plis a eu lieu le 11 septembre 2014. Deux entreprises algériennes ont déposé leurs soumissions : EVSM(entreprise publique) et EPBTH (entreprise privée).

Sonia C.

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