Lorsque le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, déclare, voici quelques jours, à l’occasion de la cérémonie de remise des aides financières à une centaine de nouvelles PME bénéficiaires du programme de mise à niveau : «Je ne suis pas dans une course au nombre. Notre action doit aller vers la qualité», on a bien l’impression que le message transmis, depuis maintenant près de 18 mois, par le FCE a été entendu, d’autant plus que le ministre de l’Industrie ajoute, autre problème soulevé avec insistance par le FCE : «L’environnement institutionnel doit être modernisé. L’ANDPME n’a pas le statut en phase avec sa mission.»
Lancé au cœur de l’été 2010, le programme national de mise à niveau des PME affichait encore, au début de l’année 2012, un bilan quasi squelettique. A peine quelques centaines de demandes d’adhésion, accompagnées d’un nombre réduit d’actions, dont la plupart consistait dans des diagnostics express, la forme la plus embryonnaire d’assistance technique proposée par le programme.
On était très loin des objectifs ambitieux annoncés par le programme quinquennal 2010-2014. L’Etat algérien avait mis la barre très haut avec un objectif de mise à niveau de 20 000 PME destiné à “préparer les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et à permettre la diversification de nos exportations”. Il se montrait disposé à engager, à cette fin, plus de 380 milliards de dinars (5 milliards de dollars) de ressources publiques.
L’Ansej au secours du programme
Un retard dans la mise en œuvre a été signalé, notamment, par plusieurs associations patronales ce qui a fini par inquiéter les pouvoirs publics. Un conseil interministériel (CIM) réuni au cours du premier trimestre 2012 a tracé les lignes d’un nouveau plan d’action pour accélérer le mouvement. La principale décision a consisté dans la constitution de ce que le directeur général de l’Agence nationale de développement de la PME (ANDPME), M. Rachid Moussaoui, appelle une «task force», regroupant des cadres de l’agence qu’il dirige et ceux de l’Ansej en vue de sélectionner auprès de cette dernière les dossiers de plusieurs milliers de micro-entreprises qui ont permis en quelques mois de donner des couleurs au bilan de l’action du programme initié en juillet 2010.
Selon les chiffres communiqués par M. Moussaoui début octobre, un peu plus de 2 000 entreprises avaient déposé des demandes auprès de l’ANDPME. Le bilan est dominé par les entreprises du BTPH à hauteur de 59%, alors que les entreprises du secteur de l’industrie représentent 18% des candidats. Le rapprochement avec l’Ansej a permis, en outre, de recueillir les dossiers de 3 400 micro-entreprises supplémentaires. Un total de plus de 5 000 entreprises dans «le pipe» qui permettait à M. Moussaoui d’évoquer un «engouement» des PME algériennes pour le programme national de mise à niveau sans pourtant parvenir à dissiper le scepticisme de la plupart des spécialistes de ce dossier.