Zoom sur un pays
Les Italiens ont toujours la cote

L’ICE en chef de file
L’Institut italien pour le commerce extérieur, ICE, accrédité en tant que bureau d’Alger pour la promotion des échanges de l’ambassade d’Italie depuis 2004, a organisé (au pavillon G) une grande partie de la participation italienne à la 14e édition du Salon international du bâtiment et des matériaux de construction, Batimatec.

La mission de l’ICE est de promouvoir la croissance et la présence des entreprises italiennes en Algérie. C’est dans ce cadre que des opérateurs algériens sont invités à visiter des foires et salons en Italie, tel que le SAIE 2010 sur la construction.

Parmi ces entreprises, on retrouve l’OPGI de Bir- Mourad Raïs, Cordedra, et autres opérateurs dans le secteur de la construction, des travaux publics et des carrières.Dans notre prochaine édition, nous ferons découvrir cet institut à nos lecteurs que les opérateurs algériens du BTP gagneront à connaître d’autant plus que ses services sont gratuits et précieux. Au Batimatec, l’ICE s’est chargé de l’autre volet de sa mission, en rassemblant 34 des 53 entreprises italiennes présentes au Salon.

Parmi ce groupe d’entreprises, nous avons noté la présence de deux chambres de commerce, Promos, qui est, en fait, l’Agence de la Chambre de commerce de Milan, ainsi que Probrixia, pour la région de Brescia. Nous pouvons diviser les entreprises italiennes en trois catégories.

Les entreprises installées ou en partenariat
Avec des investissements qui ont dépassé les 10milliards de dinars cette dernière décennie, les entreprises italiennes enAlgérie connaissent bien les potentialités du marché algérien. Ces investissements sont formés de partenariats et de presque autant d’investissements directs.

Selon les statistiques du CNIS (Centre national de l’informatique et des statistiques), au premier trimestre 2011, l’Italie détient 11,9 % des parts de marché dans les importations totales de l’Algérie avec 1,28 milliard de dollars. Elle se place, ainsi, en seconde position et gagnemomentanément une place par rapport à l’année 2010. Elle était le troisième fournisseur de l’Algérie avec un total de 3,89 milliards de dollars, devancée par la France et la Chine.

Bernini Impianti, une entreprise familiale vieille de 55 ans, active déjà àOran avec le groupe Saâdoudi dans les systèmes de combustion et brûleurs pour fours et séchoirs. La stratégie de positionnement sur le marché consiste à adopter des solutions pour les brûleurs qui utilisent différents types de carburants tels que le pétrole lourd, le gaz, le GPL, le charbon et le coke de pétrole (biomasse). Ils ont intégré à leurs brûleurs un broyeur à marteau pour minimiser les pertes d’énergie.

L’entreprise italienne Techna Chem, pour la production d’adjuvants pour béton, vient de conclure un partenariat avec le groupe Hasnaoui qui aspire à un transfert de savoir- faire. Le groupe produit dans ses centrales 1 000 mètres cubes/jour de béton.

Avec un bureau de représentation à Chéraga, l’entreprise Rocchi Srl se spécialise dans la construction et la commercialisation des centrales à béton pour BPE et béton pour préfabrication : centrales fixes et mobiles. Le responsableMaghreb, Giovanni Casonato, nous en parle : «Nous travaillons avec les divers producteurs de buses et de parpaings. Nous assurons notre assistance technique permanente grâce à un technicien algérien formé en Italie et sur le terrain lors des opérations de montage. »

Concernant le marché algérien, il nous confie que «c’est un marché en hausse depuis 1997 et cela continue». Autre entreprise spécialisée dans les mêmes produits que Rocchi Srl, est l’officine Riunite- Udine Spa du groupe IMER qui a un bureau de représentation et service après-vente à Alger depuis 2008. Le bilan qu’ils font du Salon n’est pas positif.Mme Benamara, directrice commerciale, nous a confié sa déception : «Il est dommage que les gens demandent le prix et jamais la qualité du produit, sa robustesse, sa capacité de production… Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas relevé de client crédible. »

Présente par sa filiale algérienne, l’entreprise italienne de construction Vinci Idino adopte comme stratégie l’introduction de nouveaux matériaux de construction comme les panneaux en composite dans le revêtement des façades extérieures des immeubles et équipements.

Les entreprises prospectrices
Les chambres de commerce englobent des entreprises d’envergure locale ou régionale qui n’ont pas d’installation en Algérie. Leur but est de faire connaître leurs produits, découvrir la demande algérienne, nouer des contacts et rechercher des partenaires potentiels. Ce sont, généralement, des entreprises familiales ou de jeunes PME du nord d’Italie en veille stratégique.

Les grandes absentes
Certaines entreprises italiennes bien installées en Algérie ont, cependant, brillé par leur absence. Nous citerons à titre non exhaustif :
-ASTALDI Spa, active dans la promotion de projets de construction à grande échelle et les infrastructures pour le transport ferroviaire, – FABRIS & PARTNERS : direction travaux, services d’architecture, – GEODATA Sarl : services d’ingénierie pour la planification, l’étude des projets et la réalisation de travaux souterrains en conditions difficiles, – RIZZANIDE ECCHER : travaux publics (ponts, viaducs, immobilier), travaux civils. Et la plus connue de tous, TODINI Costruzioni Generali Algérie Spa, leader dans les constructions civiles et aménagement du territoire, routes, autoroutes et aéroports.

Si certaines entreprises italiennes se sont recroquevillées dans des niches d’activités peu risquées et bienmaîtrisées, d’autres entreprises d’envergure expérimentent les affres de la bureaucratie dans un environnement, où, bien que les opportunités ne manquent pas, découvrent que les délais (de signature, de livraison, de paiement…) sont des concepts très élastiques.
Espérons que les Italiens ne fileront pas à l’anglaise !

Nacib Hamida

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