Présent dans les secteurs du transport (automobile, utilitaire et poids lourds), des travaux publics et des télécommunications, le Groupe Hasnaoui est en phase de fêter son 50e anniversaire en 2014.Nous avons alors pris langue avec son actuel président, qui a succédé à M.Abedallah Hasnaoui, pour nous en parler aussi bien de l’esprit de son fondateur et de l’évolution naturelle de son entreprise qui a su s’adapter aux divers contextes politico-économiques de I’Indépendance à ce jour. Un exemple de réussite, certes, d’entreprise privée à méditer par les jeunes entrepreneurs. Depuis sa création, le GH a fait le choix le plus difficile que de vendre de la bonne qualité de service au client dès les années 90. En phase avec les choix économiques d’alors, il s’associe à des partenaires qui sont des géants dans leurs domaines. Pour ceux qui ne le savent pas,GH se décline en plusieurs filiales, comme GHK, une entreprise en partenariat avec Komatsu, le nº 2 mondial des engins, ensuite avec la marque nippone à travers NissanAlgérien,AlTruck Company, pourVolvoTruck, et GHM, en partenariat avec Sony. Si le groupe n’est pas sous les feux de la rampe, un choix réfléchi qui cadre avec l’esprit de son fondateur qui a toujours privilégié le développement de ses activités en s’y employant à répondre aux besoins croissants dans divers domaines. En somme, le groupe est constitué de sept sociétés et d’une holding financière.
BTPmatériels Algérie : L’entreprise Hasnaoui, qui est passée au fil des années au GroupeHasnoui (GH), a été un véritable succès à méditer ; voulez vous bien présenter à nos lecteurs comment vous avez transcendé cet esprit d’entreprise familiale à une véritable PME qui a à son ac%f plus de 800 employés, mais qui n’est pas sous les feux de la rampe ou au devant de la scène ?
Sefiane Hasnaoui : Tout d’abord, je vous remercie de nous suivre de ci près. Il faut signaler en premier lieu que le groupe Hasnaoui, fondé par Abedallah Hasnaoui, aura bientôt 50 ans. Fondé en 1964, il comptabilise 48 ans d’activité et nous aspirons fêter le 50e anniversaire en 2014, et à ce moment- là, nous y reviendrons sur la genèse ou l’état d’esprit de son fondateur qui est véhiculé au sein de l’ensemble des entreprises et de ses collaborateurs. Cela étant, il est important de revenir aussi sur le passé brièvement : le groupe a émergé dans la distribution de biens et de l’équipement industriel. A l’origine de notre métier, nous avons un certain nombre d’industries de textile, en machine et outils, il y a eu une évolution naturelle et de collectivité et enfin nous sommes passé d’un processus d’importation et de distribution à un processus industriel durant les années 1970 avec la création de notre société Alfem, société algérienne de fonderie et d’emboutissage, une des plus anciennes industris en Algérie, où nous fabriquons des cuisines pour collectivité locale. Au-delà de ces métiers d’origine, notamment grâce à l’ouverture économique à la fin des année 1980, où nous sommes passés de l’économie dirigée à l’économie libérale, nous avons ini5é une première joint venture avec un partenaire étranger en créant GH-Komatsu ; Komatsu étant le 2e constructeurmondial des machines de travaux publics et performant sur ce marché depuis 22 ans en étant le partenaire privilégié de grandes entreprises publiques ou privées en Algérie. Dès 1993, une autre joint-venture est née d’un autre partenariat avec le japonais Nissan, grâce à la volonté des pouvoirs publics de l’époque qui ont assuré un certain encadrement règlementaire. Grâce, notamment, au soutien actif du constructeur et de notre partenaire japonais d’alors, qui ne fait plus par5e du capital, nous avons lancé Nissan qui, 19 ans après sa création, est devenu un acteur majeur du marché automobile en Algérie.
Comment avez-vous assuré la transi%on sans faire les frais, comme d’autres entreprises ?
A la fin des années 1990, grâce ce 6e fois-ci à la libéralisa5on de la loi sur le commerce et l’améliora5on du climat sécuritaire et économique de l ’Algérie, le Groupe Hasnaoui s’est réorganisé d’abord par le bais de sa filiale holding finance qui a pour ambi5on de créer de nouvelles opportunités et des synergies. Et à ce moment-là, nous sommes approchés par le groupe CFAO pour créer une nouvelle joint-venture pour distributeurs desmarques de General Motors,Isuzu et Daf. Diamal est un bel exemple de partenariat entre une grande entreprise internationale et le GH, qui est l’un des acteurs des plus anciens de l’économie en Algérie. Diamal est un succès certain est un des plus gros opérateurs dans son secteur d’ac5vité. Il est vrai que nous avions imaginé le rôle que nous aurions à jouer durant les années 2000 quant à ce6e nécessité en équipement. L’Algérie alors avait besoin de lancer un vaste programme d’infrastructures pour perme6re une accélération des échanges, à nos entreprises de prospérer, l’amélioration du pouvoir d’achat et de la baisse notamment du chômage demanière à accompagner le plan de développement d’alors. Nous étions présents d’une manière forte avec des partenaires importants sur trois orienta5ons majeures sur les travaux publics avec Komatsu, le leader absolu des engins, ensuite dans l’automobile, avec la qualité et l’étendu de la gamme Nissan, qui était le partenaire privilégié des flotes d’entreprises en Algérie, et comme une dernière orientation dans le transport nous manquait, nous nous sommes rapprochés du premier constructeurmondial Volvo Truck et Volvo Penta, notre partenaire suédois qui a le plusmarqué l’évolution du monde du camion depuis un siècle. Nous sommes par5culièrement bien orientés avec Volvo et grâce à la qualité, ses innovations techniques et bien entendu son volet sécurité ont fait de Volvo une marque de référence en fiabilité, sécurité et économique. En conjuguant Volvo avec Komatsu, cela nous permet d’être dans un positionnent unique avec des marques prémium, d’offrir lameilleure combinaison possible pour accompagner les entreprises privées et publiques avec une volonté de structurer nos infrastructures et nos sociétés. Notre force est de travailler sur une orienta5on client, on a aujourd’hui une volonté intrinsèque au niveau du groupe d’être au service des clients et intransigeant sur la qualité. Voilà un peu la cartographie du groupe même si on s’est développé sur d’autres activités telles que l’électronique avec Sony, la téléphonie professionnelle avec Alcatel et Nortel. Nous sommes très orientés sur les équipements professionnels.
Le GH se décline en sept filiales et une holding finance qui a réalisé des entreprises de partenariat exemplaires avant qu’elle ne soit depuis peu en vogue ; et après 48 ans d’activité, ne trouvez-vous pas que votre groupe n’est pas suffisamment au devant de la scène, ou est-ce un choix de ne pas avoir travaillé cette image ?
D’abord, c’est dans notre éducation de plutôt mettre en avant nos collaborateurs, nos partenaires, nos entreprises et services. C’est vraie que le GH n’est pas au devant de la scène en tant qu’acteur majeur, car ce sont nos entreprises, nos produits et nos services qui sont plutôt en avant. On compte 800 collaborateurs au sein du groupe, eux se doivent d’être au devant de la scène ; nos clients que nous con5nuons de servir. Pour répondre à votre question, c’est notre volonté de rester en retrait pour nous y consacrer à notre métier d’une manière qualitative, donc c’est à nos entreprises de faire parler d’elles. Quand vous êtes dans un domaine où vous accompagnez des entreprises et des professionnels,vous devriez être irréprochable dans votre service, donc nous me6ons plus en avant la philosophie de développer un service prémium que de nous me6re au premier plan.
Où en êtes vous dans le domaine de chaner et grand transport ?
Nous sommes tous les jours présents sur les routes et chan5ers pour accompagner un certain nombre d’acteurs pour hisser la qualité de service aux citoyens. Si on a été jusque-là dans un marché de proximité, aujourd’hui la donne a changé, l’innovation, la technologie technologie, la qualité intrinsèque des produits sont des arguments nécessaires pour accompagner les projets. C’est le coeur de notre stratégie. Les clients qui ont fait dans un passé ressent l’économie à l’achat ont payé 10 fois plus au bout du parcours dans l’entre5en que s’il avait opté pour la qualité. Maintenant, si nous avions une position dominante sur le marché par le passé, cela n’est plus possible, cela ne pourra plus exister, et à la rigueur, nous pouvons l’être sur certains segments. Sur les produits majeurs qui caractérisent la marque Komatsu en Algérie, nous travaillons dessus. Les résultats encourageants enregistrés depuis quelques mois montrent que nous sommes sur la bonne voie. Le Japon, qui a connu des épreuves difficiles, a eu des conséquences sur les plans industriels pour Komatsu. Il faut donc être patient pour rebondir.
Comment se comporte aujourd’hui le marché avec l’affluence massive des Asia%ques, notamment les Chinois, sur le marché de la construction ?
Le marché évolue, le client c’est lui qui choisit au final. Le marché algérien d’aujourd’hui n’est plus ce qu’il était. Dans les travaux publics, on est plus dans une offre qui se résume à trois acteurs, comme cela a été le cas il y a quelques années. Aujourd’hui, il y a les marques asia5ques qui sont entrées dans le jeu de la concurrence. Mais cela n’a pas empêché Komatsu de sauvegarder son positionnement mondial. Sans inclure le matériel militaire, Komatsu est numéro un mondial. Si vous regardez l’histoire des travaux publics en Algérie, durant les années 1980, il y avait énormément d’acteurs qui étaient présents, à l’image de Fiat et Ford qui aujourd’hui le sont d’une manière très disparate. Aujourd’hui, on s’est attelé à remodeler notre organisation, nous sommes orientés d’une manière assez positive pour le cas de Komatsu
Si Komatsu est leader sur le marché du bulls, cependant, il ne l’est pas sur le segment des pelles, tout en sachant que la technologie de la pelle est fournie par le Japon à ses concurrents mondiaux ?
C’est intéressant de savoir que Komatsu est N°1 en Chine et est le principal fournisseur, alors que les produits chinois ont envahi le marché algérien ou les produits sud coréens pour plusieurs raisons. Il faut se rappeler que les pelles ont été ont été portées par les modes d’achat, comme le soutient l’Etat avec l’Ansej ; c’est ce qui a permis le développement de certaines marques sud-coréennes qui cadrent bien avec ce dispositif. La qualité du produit japonais, en plus de la hausse du yen, ne nous a pas permis ce positionnement tarifaire. Nos concurrents suédois sont dans une bonne posi5on sur les pelles, qui il faut le rappeler elles proviennent du sud de la Corée du Sud avec comme marque au coffret. Donc dimensionnées sur une base sud- coréenne. Dans les travaux publics, il y a une forte segmentation des produits, et sur la pelle, Komatsu revient de manière très intéressante, à partir de la PC450 qui est notre fer de lance. En tout cas, au-delà des 40 t, sur le portefeuille commandes, nous sommes à égalité avec nos concurrents suédois et on passe devant notre concurrent américain. C’est vrai qu’en deçà des 40 t, nous sommes moins compétitifs et on a pour ambition d’accompagner nos clients tradi5onnels et de ne pas se confronter frontalement à des concurrents.
Justement, Komatsu est une marque traditionnelle dans les chantiers des travaux publics ; qu’elle est la fierté ou le projet important qui a été réalisé par Komatsu ?
Les fiertés sont heureusement nombreuses et multiples. D’abord, elles ont intervenu sur les terrains les plus difficiles, c’est le client qui le confirme par la fiabilité, durabilité,etc.
Quand on est dans des zones isolées,extirpées ou dans le Sud, on opte souvent pour le produit Komatsu. La deuxième raison est qu’on fait confiance aux équipes GHK qui sont chaque jour sur le terrain pour accompagner les ,clients, même durant les années 1990 où nous é5ons les seuls présents sur tout le territoire na5onal, en dépit de la situation sécuritaire qui prévalait. Notre matériel a été l’ou5l essentiellement utilisé dans la construction des barrages, de l’autoroute Est-Ouest pour les deux groupements japonais et chinois qui ont eu recours au matériel Komatsu. Nous avons livré 250 machines pour Citic-Crccen vente directe sans compter le matériel en admission temporaire où les machines Komatsu sont largement représentées. Pour les niveleuses, nous avons 500 machines qui ont travaillé rien que sur ce projet.
Comment avez-vous transcendé la crise du yen et comment avez-vous fait pour reprendre le chemin de la croissance en 2011 surtout devant la forte concurrence ?
Il faut dire que GH est un acteur foncièrement industriel. Nous avons développé une industrie dès les années 1970 ; c’est un mé5er qu’on connaît, qu’on a appris. Je 5ens à souligner qu’en 1993, quand Nissan s’est développée, nous avions alors travaillé sur un processus industriel, mais malheureusement, la dévalua5on du dinar, la crise, d’une part, mais aussi la libéralisation du commerce, d’autre part, nous ont malheureusement fait revoir nos plans. Je l’ai déjà dit et je le répète, nous avons des plans industriels qui sont dans les cartons ; notre groupe est aussi bien avec nos partenaires du groupe CFAO que Nissan mais dès qu’on nous donne l’opportunité et nous assure que nos inves5ssements vont être pérennes, et, enfin, il faut qu’il y est un sens économique des coûts et des barrières douanières. Aujourd’hui, les condi5ons ne sont pas réunies et si demain il y a une orienta5on rassurante des pouvoirs publics, nous serons les premiers à réagir. On est à l’écoute et nous sommes prêts à apporter notre savoir industriel et impliquer nos partenaires dans cette orientation.