BTP matériels Algérie : Peut-on avoir concrètement un état des lieux de votre marché de ciment ?
M. Adjtoutah : Gica, premier fournisseur dumarché du ciment avec 60% de parts demarché, regroupe 23 sociétés. Il est leader national du ciment et il vise atteindre 19,5 MT/an. En 2011, la production des douze cimenteries relevant du Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica) était de 11,3 millions de tonnes. Pour rappel, Gica est une entreprise publique chargée d’intervenir pour atténuer les effets crise ou les effets indisponibilité du ciment par le recours à l’importation. Gica importe au nom des pouvoirs publics pour répondre à la demande plus consistante que l’offre de production nationale publique et privée.
Peut-on savoir un peu plus sur le partenariat avec Lafarge concernant les nouveaux projets de cimenterie ?
Je ne suis pas imprégné de cela, mais tout ce que je sais, c’est qu’il y a un partenariat 65%-35% sur Meftah. Il y a un certain nombre de discussions sur certains projets et particulièrement sur Segus à l’Est. Maintenant, où en sont ces discussions ou est-ce qu’elles ont abouti, je ne peux pas vous répondre. Pour être honnête avec vous, comme tout le monde le sait et déjà rapporté dans la presse, il y a eu des accords de principe qui ont été arrêtés, mais du point de vue formel, je ne sais pas ceux qui existent encore.
Si cela aboutira, quels seront les effets sur le marché de la production ?
Ecoutez, nous avons annoncé, nousmêmes à travers le programme de Gica, aux pouvoirs publics que nous avons une capacité additionnelle à l’horizon 2020 de 17,5 MT sur tous projets confondus. Il ne s’agit pas de projets en partenariat ou sans partenariat. Il s’agit de projets qui étaient identifiés ; 6 extensions sur les sites existants, à savoir sur les cimenteries de Tébessa, Aïn Kebira (Sétif), Oued Sly (Chlef), Zahana (Mascara), Béni Saf (Aïn-Témouchent) et Meftah. Sur ces cimenteries, il y a sur certaines naturellement des partenariats, comme c’est le cas de Meftah et de Béni Saf.
Au delà de ces extensions, peut-on savoir un peu plus sur les nouveaux projets ?
J’allais vous en parler. En effet, nous avons des projets qui concernent particulièrement les zones du Grand Sud, Béchar, Adrar et Tamanrasset. Pour les deux premières, les études géologiques ont été faites et un potentiel gisement a été identifié. Concernant Tamanrasset, il y a des études qui sont à engager. Ces nouvelles cimenteries verront le jour sur les lieux indiqués soit par uniquement Gica ou dans un cadre de partenariat répondant à la loi qui régit les investissements. Dans l’immédiat, ils sont mis à la charge de Gica par les pouvoirs publics, mais il se peut qu’il y ait des partenariats,mais pour le moment je n’en n’ai pas connaissance.
Concernant la construction des 2,5 millions de logements, pouvez-vous nous donner un aperçu sur la consomma « on en ciment à prévoir dans ce projet ; votre plan ?
Vous savez, en termes de planification ou d’approche pour la réalisation des investissements, le marché est un élément qui est pris en considération. Nous opérons dans un marché national plus que local. Par exemple, le ciment produit à Tébessa peut se vendre facilement à l’Ouest. L’approche consiste à dire du fait qu’on soit marché national et de par ce qui a été déjà consommé et des évolutions de cette demande. Donc, en partant de l’hypothèse basse, haute, etc., constatée, on définit en perspective la demande. Rien que sur les trois dernières années, on a enregistré des taux d’évolution de la consommation du ciment atteignant 7% de progression. Cela est plus lié au bâtiment infrastructure qu’au bâtiment logement. Et sur la base de cette évolution, nous prévoyons à l’horizon 2020 une consommation de 26 MT par an, ce qui en soit dégagerait un excédent tout d’abord au programme envisagé. Nous serons à l’horizon 2026 à 2030 dans une position d’excédent de ciment produit qu’on devra exporter.
Vous avez anticipé sur les exportations à prévoir dans 5 ans, voire plus, mais aujourd’hui, nous avons vu le ciment tunisien débarquer chez nous, puisque les cimenteries tunisiennes ont été présentes au Batimatec pour nous vendre leur excédent ; qu’en pensez vous ?
Un ciment produit à l’étranger ne peut pas d’une façon tout à fait logique de marché concurrencer le ciment produit localement, pour la simple raison que c’est un produit qui a un rayon critique très limité. Le coût de transport de ce produit est important, il jouera sur le cours, c’est-à-dire le prix, qui est l’un des facteurs majeurs de la concurrence. Nous, nous avons des coûts de production inférieurs à la pratique internationale pour la simple raison que nous avons des coûts d’énergie à bas prix, des charges sociales moins élevées, ce qui en soi avantage le ciment algérien en comparaison au marché international.
Nous produisons un ciment moins cher et nous avons une marge qui est très importante.
Mais la révision des coûts énergétiques est déjà évoquée. Si jamais ils seront révisés à la hausse, qu’en serait-il de leur effet sur la production nationale ?
C’est sûr que tôt ou tard, les coûts énergétiques vont être revus, ils vont augmenter, mais connaissant la caractéristique de l’Algérie qui dispose de l’énergie, donc il peut y avoir une politique en conséquence. Cela étant, il faut travailler dans la perspective d’être concurrentiel par rapport déjà au marché local où nous avons déjà des concurrents privés par rapport à l’international,mais cela est à la faveur de l’industrie de ciment qu’elle soit publique ou privée.
Vous avez déjà déclaré que vous détenez 60%de parts de marché, donc on ne peut parler de concurrence…
Déjà actuellement, on ne peut pas parler de concurrence, c’est surtout par rapport à l’écart du déficit entre l’offre et la demande. C’est ce qui fait qu’ il n’y a pas de concurrence. Prenons par exemple notre concurrent que je ne citerais pas le nom, malgré ses coûts de vente largement supérieurs à ceux de Gica, il a une part de marché conséquente et ne s’en plaint pas, etc. La concurrence se fait à travers le prix et la qualité et même si aujourd’hui notre concurrent a des prix plus élevés, il a une grande part de marché. Donc, on n’est pas à l’heure de la concurrence mais elle est en perspective.
– ECDE Cimenterie d’Ech-Cheliff 02 lignes de production (1978-1980) avec 2,1 MT, elle détient 13% de l’offre mise sur le marché.Avec son extension, elle atteindra 4 MT/an- SCAEK 1986, 02 lingnes de production avec 1,2 MT, elle détient 6% de l’offre mise sur le marché national ; avec son programme d’extension, elle atteindra 3 MT/an.
– SCHB (Hamma-Bouziane) 01 ligne de production avec un 1 MT/an, elle détient 06% de l’offre mise sur le marché.
– SCIMAT (Aïn Touta) 1986 02 lignes de production 767 000 tonnes/an, une probable troisième ligne.
– SCIZ (Zahana) 1976, 02 lignes de production 760 000 tonnes
– SCT Tébessa (1995), 01 ligne de production 580 000 tonnes (03% de l’offre mise sur le marché). SCSEG (Sour El-Ghozlane) 1983, 1 ligne de production 1,1 MT/an.
– SCAL (Alger) 1914, rénové en 1958, 2 lignes de production,175 000 tonnes.
– SCIS Saïda 1979, 1 ligne de production, 470 000 tonnes.
– SCIM (Meftah) Mitidja 1975, 01 ligne de production 926 000 tonnes.
– SCIBS Béni Saf( 1978) 01 ligne de production 1 MT par an certifié Iso 9001-2000, une nouvelle linge est engagée dans le cadre de l’extension pour produire 6 000 tonnes/jour de clinker
– SCHS RN 44, entre Annaba, Constantine et Skikda, 2 lignes de production 2002, 1 MT.