Rattrapé par une dure réalité entre la baisse des réserves entamé depuis 2014, et de plus par un climat d’affaire frappé par une crise politique , et de confiance entre secteur privé, public et l’Etat, toute l’industrie enregistre une compression du marché de 50%, notamment depuis 2019 et selon certaines déclarations , la chute et bien antérieure à cette date . La situation semble moins stressante pour Madjid Meddahi, le Pdg de Garnitex , pour qui , la croissance enregistrée avant 2014 était factice car n’était pas générée par une industrie du savoir , mais , plutôt, par celle de la rente pétrolière. Ceci explique pour lui, le retour du marché à une de réalité économique, qui ne semble pas l’affecter, suivons-le:
BTP-DZ : En préambule, à l’orée de 2020, pourriez-vous nous faire un point de situation sur votre secteur d’activité industrielle sur le marché algérien et quelles sont d’emblée, les perspectives avenir sur le marché export pour coller à une actualité économique portant sur le thème exportation ?
M. Madjid Meddahi P-dg de Granitex : Effectivement intéressante, car, c’est une situation économique de réalité. Le marché algérien certes s’est compressé de moitié, (-50% globalement), de point de vue, volume et quantifiabilité logique, mais en vérité, ce n’est pas une situation stressante. Elle est stressante du fait qu’elle ne croisse pas, mais pas qu’elle retrouve une taille de réalité économique. Car c’était une croissance crée par le pétrole. Sachant que la croissance généré par la rente pétrolière est une croissance factice. Comme c’est la plupart des cas des pays ou la croissance est tirée vers le haut par les pétrodollars, sont des économies non durables. Les plus certaines et durables des croissances sont celles, générées par l’intelligence humaine, le savoir et la science. Pour nous, je pense que nous sommes entrain d’entamer cette économie du savoir. C’est tout une autre ère intéressante à vivre, qui commence à dessiner notre future économie.
Justement nous avons trop ressassé sur une croissance tirée par une commande interne publique que par un outil de production. En votre qualité d’acteur de cette économie réelle, de quel façon, pensez-vous ou envisagez-vous d’entreprendre de nouveau le chemin de croissance, connus dans un passé récent ?
La commande publique, les soutiens sont intéressants, idem pour les transferts sociaux qui sont autant intéressants à maintenir, sur les deux ans à venir; cela nous laissera le temps de passer à une autre énergie de croissance, celle du savoir de l’homme, de la science et de l’abnégation au travail.
Comment se porte l’industrie chimique, on parle d’exportation comme issue à maintenir les équilibres de notre balance, dans un premier temps. Est ce que réellement les conditions sont réunies pour passer à ce cap export ?
Au fait l’export, c’est partir à la conquêtes des marchés et celle-ci se fait avec des outils, des ordonnancements, de la ressources humaines, de la connaissance de la compétence, du savoir et en aval ça nécessite un environnement de l’ensemble de la supplychain très réactive, vigoureuse, précise, et surtout une administration réactive. Aujourd’hui je dirais que tous ces outils ne sont pas disponibles, mais c’est intéressant d’en parler de regarder un temps soit peu, l’ensemble des écarts de l’environnement export qu’il faut impérativement corriger et rectifier immédiatement, ensuite on pourra envisager de partir à la conquêtes des marchés. Il faut savoir qu’on ne peut pas partir à la conquêtes des marché extérieurs avec des dinars. Il faut de la ressource humaine qui a un coût en dollar, ainsi que celui de la supplychain qu’on doit maitrisé. Regarder par exemple l’industrie du ciment, elle est dans une situation moribonde, nous avons consentit des mega investissements qui vont être catastrophique pour l’économie algérienne. Nous allons vivre la même chose que les industries des farines et autres …. Malheureusement. Elles sont entrain de regarder vers d’autre marché pour trouver des issues à la surproduction. En effet c’est intéressant, mais l’Algérie aura d’ici peu, 18 millions d’excédent de ciment, auxquels il faudra trouver des consommateurs.
Qu’en est-il pour vous et autres industrie des adjuvants dans le sort je suppose est aussi lié ?
Nous avons opté depuis quelques années à revenir à une taille plus raisonnable, plus rationnelle, du fait de notre choix de rester sur notre segment de marché et d’investir en amont et en aval sur nos coeur de métier. Cela nous a évité les endettements. Comme vous le savez, l’endettement en Algérie est risqué du fait du risque marché, qui est inhérent à la rente pétrolière. Il est tendu par le fait pétrole et là c’est un risque astronomique, de miser sur une croissance avec un cycle de vie de trois à cinq ans. La, je peux vous dire, je n’ai jamais eu d’ambitions moribondes, car la réalité est là, pour nous donner des indicateurs de pérennité économique. Celle-ci n’est pas le fait de la valeur humaine, ou de la connaissance, de la science, de la valeur de vigueur au travail qui porte sur quinze et vingt ans. L’acte commercial et l’attitude administrative n’ont d’impacts sociaux économiques que durant trois voir cinq années.
Votre attitude moins “ambitieuse” n’est pas forcement celle de vos concurrents à l’affût de croissance…
Pas du tout, je suis plutôt réaliste. On sait ou mène l’ambition, dans les conditions d’endettement…, Au fait le marché algérien se caractérise par un non paiement des actions commerciales entreprises. Quand il y a une lenteur de paiement ou de retour du cash flot, on ne peut pas parler de position forte. Personne n’est en bonne position en Algérie. L’entreprise qui croit est celle qui a un retour rapide du cash flot, maitrisé, maitrisable et quantifiable.
Est-ce la condition sine qua non de durabilité ?
Mais bien sûr, quand vous comptez sur vous même et mesuré parfaitement l’ensemble de vos vues avec les paramètres du marché, à savoir que c’est un marché de taille raisonnable. Le marché algérien n’est pas un marché de croissance par endettement. C’est un marché de croissance par l’autofinancement.
Ne croyez-vous pas que nous sommes entrain de faire marche arrière ?
L’Algérie a fait marche arrière. Oui ! nous avons sur-consommé des pétrodollars. Je vous retourne la question: pensez-vous que c’est intelligent de consommer des dollars pour produire des dinars ? Est ce cela de la croissance ? Les évolutions sont le fait de l’humain, rapporté à l’homme. L’homme apporte le savoir, la science, l’abnégation au travail. Ce n’est pas les valeurs pécuniaire qui crée de la croissance. L’algérien a vécu dans l’illusion, en passant de la compagne à la ville, a cru en achetant des appartements, des voitures, qu’il a frolé le “ Takadoum ”, c.à.d, le progrès. Mais le progrès est avant tout intellectuel. Nous sommes entrain d’avancer dans une économie mondial qui exclu le fossile, regarder dans quoi sont entrain d’investir, Total, Chevron… ils investissent dans le renouvelable, le Solaire, dans l’homme, dans le savoir, autrement pour conclure, nous sommes en régression sociaux mondial. Nous sommes entrain de nous exclure. Il vaut mieux revenir à la taille humaine et travailler entre nous. Ce n’est pas aux autres de venir nous apporter de la croissance, du développement de la sciences et du savoir.
Ne croyez-vous pas que ce discours ne date pas d’aujourd’hui ? concrètement qu’allons nous faire pour…
La construction est le propre de l’homme. Le marché de la construction en Algérie ne s’arrêtera pas, et ce, quelques soient les conditions sociaux-économique. Sa taille est incompressible et intéressante. Maintenant, par rapport à la consommation des adjuvants dans la construction en Algérie, celle-ci est devenue à usage courante. c’est un réflexe de consommation technique prescrit depuis de bien belles années. Ce segment de marché de l’industrie chimique a aussi une taille incompressible. Il faut rappeler que l’Algérie est un pays à environnement hautement réglementaire dans l’usage des matériaux et techniques de constructions. On a d’ores et déjà mis un seuil minimal en normes liées aux exigences techniques et technologiques, ceux qui en soit définit les règles d’exercices dans le marché.
K.A.