En dépit d’un riche programme 2010-2014, dont certains travaux tardent à être lancés, et qui, rappelons-le, a énoncé la réalisation de plusieurs nouvelles villes (Sidi Abdallah, Bouinan, Boughzoul, El Ménéa, transfert de Hassi Messaoud). Ces 5 projets sont gérés par EPIC placé sous la tutelle du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, à l’exception de celui de Hassi Messaoud, qui relève du ministère de l’Energie et des Mines, auxquels se greffent les 2 millions de logements, le programme prévoit aussi 80 stades, 5 000 écoles, 172 hôpitaux, 80mosquées hors celle d’Alger, un programme de réalisation de 6 000 km de voies ferrées nouvelles et de modernisation du réseau existant, les travaux publics annoncent 2 700 km de voies autoroutières et express à construire d’ici 2025, et le dernier en date, le secteur de l’industrie et de la Pme annonce l’aménagement de 36 zones industrielles (lire entretien pp 28-29) etc. En dépit du lancement de certains travaux, des acteurs du Btph ne se montrent pas rassurés. Un climat de scepticisme plane après le scandale de l’autoroute Est-Ouest qui refait surface en cette rentrée sociale, suite au bras de fer engagé entre le consortium japonais et le MTP. Beaucoup d’encre a aussi coulé autour du retard des chantiers comme le tramway et le métro qui n’arrivent pas à leur fin, et, de ce fait, la peur des temps de prolongation pour le parachèvement vient à piétiner sur le lancement des autres chantiers mastodontes. Même si le secteur en question reste demandeur et prometteur à court et long termes, au vu des projets planifiés dans des délais qui ne répondent pas forcément aux considérations techniques, il n’en demeure pasmoins qu’actuellement des réalisations sont en train de se faire mais qui ne bénéficient pas forcément de médiatisation, à l’exemple du programme des 2 millions de logements. Rien que les adhérents de l’Ageoa ont bénéficié de 250 000 logements à construire en espérant davantage. 80 000 logements sont en train de se construire par les entreprises chinoises, des travaux dans le Grand Sud, pour ne citer que ceux-là. L’attente du lancement des projets phare comme la grandemosquée, et autre autoroute des Hauts Plateaux, explique la situation de blocage tel que ressentie par les fournisseurs du marché de l’équipement qui sont loin de l’euphorie de 2006-2009. Les besoins actuellement sont autres ; il suffit de bien observer la dernière évolution du marché. La seule donne qui ne change pas est celle du transport de marchandises qui est directement liée à l’activité économique. Si celui, sur chantier, est un peu enclin, en revanche, le transport routier est stable (lire pp 23-27). La situation de ce blocage momentané tire son explication, selon certains observateurs, du fait de l’application de batteries demesures prises dans les LFC 2010 et 2011 et du nouveau code desmarchés publics. C’est juste le contexte qui change ; alors, accordons le temps au temps.Mettre en route des chantiers pharaoniques demande à répondre à la demande, dumoins celle de l’acier et du ciment dont, rappelons-le, la production locale n’a pu satisfaire que le tiers de la demande du quinquennal 2005- 2009. Le recours à l’importation est, alors, inévitable.
Dans l’attente des grands chantiers
Karima Alilatene