Peut-on espérer à mieux dans le secteur de la construction en 2015 ? Une question qui dispense, a priori, deux réponses et ce, selon de quel côté où l’on se situe. Du côté des experts, des bénéficiaires finaux et les médias, ou du côté des promoteurs, constructeurs, industriels nationaux ou étrangers et fournisseurs. Les premiers généralement diront forcément non, alors que les seconds balancent vers le oui mais…
Les chiffres montrent le poids du secteur en plus de la volonté de réaliser les plans ambitieux en construction massive de logements, auxquels s’ajoutent de nouvelles solutions, à savoir la promotion de l’auto-construction bonifié à 2% aides financières et terrains à distribuer, comme annoncé, en ce début d’année, par le ministre de l’Habitat : soit 295 394 lots de terrain représentant près de 7 000 hectares déjà localisés dans 245
communes pour 146 756 dossiers de demandeurs dédiés à l’auto- construction. L’objectif du ministre est d’atteindre 400 000 auto-constructions, soit le quart du plan quinquennal à fin 2015.
En poste depuis 1999, hormis l’année 2001-2002, M. Tebboune ne semble pas s’essouffler. Mais malgré la mise en chantier de plus de 450 000 logements en construction en 2014, le moral n’est pas au beau fixe : insatisfaction du côté des bénéficiaires et idem du côté des investisseurs qui espèrent une amélioration pour le lancement d’une industrie des métiers du secteur du BTP (lire pp 7-8-9).
En dépit de la chute du prix du baril, donc des revenus du pays, les assurances du ministre de l’Habitat et de la Ville à poursuivre la production du logement en préfabrication lourde ne suffisent pas pour maintenir l’espoir chez les investisseurs ; on ne se bouscule pas encore au portillon ! Mis à part les investissements consentis aux premier et deuxième quinquennaux passés dans l’industrie des ourdis, ciments et bétons prêts à l’emploi, beaucoup de créneaux ne sont pas investis en aval (plomberie, électricité, entretien des chaudières, carreleurs) et qui restent le parent pauvre du secteur qui fait beaucoup de mécontents.L’évolution des marchés de construction repose aussi sur le rythme d’évolution des procédés constructifs. Les procédés pratiqués encore chez nous sont traditionnels et sont, de fait, considérés moins attractifs et ne motivent pas le lancement d’une industrie des métiers qui pourrait employer davantage qu’on le fait avec la sous-traitance massive avec les Chinois et bientôt avec les Mexicains qui ont montré de l’intérêt pour ce secteur.
Le secteur du bâtiment dispose de son lot d’incertitudes relatives au taux d’industrialisation de la filière ou encore aux politiques publiques incitatives en matière des mises en chantier, mais ce ne sont pas les seules inquiétudes le coût, la séparation, la spécialisation, et autres font partis des problématiques qui minent le secteur. Des entrepreneurs avant-gardistes prennent le risque et investissent, comme c’est le cas de certains qui intègrent à leur programme de construction. On citera le cas du ferraillage
industriel qui sûrement compte sur l’impact quantitatif de logements à construire pour se développer.
La qualité si elle vient à être exigible chez les prochains auto-constructeurs, elle impactera sûrement d’autres investissements.