Même si le moment n’est pas encore venu pour substituer l’asphalte au béton, compte tenu de la rareté du ciment en Algérie, dont la demande dépasse encore l’offre, à terme, les investissements industriels consentis aussi bien par le privé que par le public ne tarderont pas à satisfaire non seulement la demande mais seront même excédentaires, selon les pronostics officiels. Le cimentier Lafarge Algérie, deuxième producteur national, prend les devants et propose aujourd’hui déjà l’entretien des routes avec du béton prêt à l‘emploi fabriqué par les centrales à béton (CPB) et veut introduire les bétons routiers conventionnels pour des applications usuelles, comme les autoroutes, routes, voies express et routes locales, zones industrielles, poids lourds, aéroports et autres parkings et zones commerciales.
Lafarge Algérie fait la promotion des CBP pour les travaux publics et vise à sensibiliser les donneurs d’ordres, notamment le ministère des Travaux publics, à avoir recours à l’utilisation des CPB pour améliorer la qualité des routes, en disant que ce n’est pas seulement pas cher à construire et à entretenir, mais c’est une alternative aussi au bitume qui est plus cher à l’importation. Améliorer l’esthétique et la sécurité routière en ayant recours au béton a fait objet de démonstrations. Le conférencier Nicolas Miravalls, Road Markets Development de Lafarge, a fait référence à une étude américaine annonçant que l’asphalte est un produit plus inflationniste que le béton. Il est ressorti que l’asphalte a connu entre 1958 et 2011 une augmentation de 18 fois, alors que le béton 7 fois. C’est-à-dire que 100 dollars de béton en 1958 coûterait environ 650 dollars en 2011. En revanche, pour 100 dollars de mélange de pavage d’asphalte en 1958 coûte désormais plus de 1 700 dollars en 2011. Et l’inflation de l’asphalte a grandement dépassé l’inflation générale.
D’autres arguments aussi ont été mis en avant en utilisant les bétons dans la construction : la longue durée de vie et le peu de maintenance et la qualité de surface durable, malgré les trafics lourds et intenses. Aujourd’hui, le béton se distingue à travers des solutions innovantes qui intègrent la longévité du matériau, son design et la résistance au froid, la résistance aux huiles et fuel dans le cas des bétons dédiés à la construction routière.
La formule pour la fabrication du béton : l’eau, le ciment et les granulats, semble, a priori, simple, mais la fabrication du béton est un processus complexe, soutiennent les experts. Développer différents mélanges pour le béton nécessite des compétences scientifiques de pointe : la qualité du ciment et des granulats et le dosage et les proportions sont quelques-unes des variables qui influent sur les propriétés du béton.
Bien que le procédé est compliqué chimiquement mais le résultat fait du béton un matériau très souple et adaptatif aux différents ouvrages.
CPB : Industrie d’un corps de métier
Le béton est devenu plus sophistiqué, ne se fabrique plus sur chantier et il n’est plus le souci des constructeurs mais plutôt des fabricants qui mettent à leur disposition des bétons prêts à l’emploi qui répondent techniquement au type de projet. Les futures voies express et autoroutes seront-elles construites à base de bitume ou de béton ? La question est mise sur le tapis, mais pour l’instant, le béton, selon Lafarge, est moins coûteux à l’exploitation que le bitume et pourrait même l’être à l’application, compte tenu des derniers développements qu’a connus ce matériau.