Surenchère de productivité

 

Le marché algérien de la construction est toujours prometteur. Le programme ambitieux qui fait des projections à l’horizon 2025 ne semble pas définitivement arrêté. Du moins pour la question du logement.

Combien devons-nous et sommes-nous capables de construire annuellement est une équation à plusieurs inconnues, insoluble quels que soient les changements qui se sont opérés au niveau de la tutelle. Le chiffre de 2 millions de logements qui étaient prévus à construire au titre du dernier quinquennal semble déjà dépassé. La rallonge de 45 000 logements supplémentaires à bâtir rien que dans la wilaya d’Alger que vient d’accorder le nouveau gouvernement atteste de cela, bien que certains avis la qualifient de surenchère de productivité et d’autres de non-maîtrise de la demande concrète pressente pendant que d’autres jugent la décision d’électoraliste.

Electoraliste ou non, la résolution du problème de logements mérite un débat public entre différents acteurs, constructeurs, urbanistes, architectes, etc. Le secteur de la construction devrait être investi en amont et en aval car la demande est forte, ce qui explique que le marché existe et qu’il est inutile de le créer, puisque même du point de vue des revenus, les postulants aux logements AADL viennent d’être réorientés vers le LPP, en raison que la majorité des anciens souscripteurs (2003) ont connu une forte hausse de leur revenu, ce qui en soi rassure les constructeurs et les banques puisqu’elle crédibilise les demandeurs.

A première vue, tout semble bien contrôlé et la tâche paraît simple du côté des consommateurs puisqu’il faut construire plus, mais qu’en est-il de la maîtrise de la disponibilité et des coûts des matériaux de construction ?

En l’absence de la maîtrise des données statistiques fiables que se soit du côté des organisations patronales ou des institutions globalement, le marché de la construction des infrastructures ou du bâtiment est un marché croissant convoité de toutes parts même s’il enregistre plus de mécontents y compris des concessionnaires automobiles qui voient leur marché conjoncturellement réduit en 2013 en raison de la reprise et du lancement des divers programmes de construction.

La seule donne disponible indiquant que celui-ci vient de prendre de l’envol est le dédoublement du marché de l’équipement dédié aux gros œuvres, ce qui explique qu’on est encore en phase de creusement et de déblaiement.

 

Karima Alilatene

 

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