La quinzième édition du Salon international du bâtiment et des matériaux de construction Batimatec, organisée sous le thème : «Les progrès d’aujourd’hui et les défis de demain», a vu la participation de plus de 1 000 entreprises entre nationales (544) et étrangères (488).Cette manifestation économique, dédiée au secteur du BTP (architectes, urbanistes, entreprises, promoteurs, producteurs de matériaux de construction), qui a duré cinq jours, revêt une dimension internationale avec la participation de 23 pays, dont ,Turquie, l’Italie, la France, la Chine, l’Espagne, la Belgique et l’Allemagne. Au-delà de cette présence massive des pays en quête de fournir leurs services pour la construction des 2,5 millions de logements au titre du plan quinquennal 2010-2014, nous dit-on, le marché de la construction se confirme plus attractif que qualitatif à divers niveaux.
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Lors du Batimatec 2012, des thèmes ont été traités durant les deux journées d’études, tels que l’éco construction où des spécialistes architectes et autres de génie civil et des matériaux, nationaux et internationaux, ont animé des conférences et préconisé la nécessité d’aller tout de suite vers la promotion de l’éco construction en utilisant des matériaux bio sourcés dans un contexte où les Algériens cherchent d’abord à combler un déficit de logements, soit 2,5 millions unités à construire. La sonnette d’alarme a été tirée pour faire l’économie d’énergie dans construction qui démarre de la conception architecturale bioclimatique, qui permet à la base des performances thermiques selon, évidemment, les matériaux à utiliser tels que les matériaux qui permettent l’économie de l’énergie et la protection de l’environnement. Les solutions écologiques existent à travers des éco études disponibles même dans les universités algériennes, selon le professeur Dahli, doyen de la Faculté du génie de la construction de Tizi-Ouzou, qui invite simplement à faire jonction entre l’industrie et l’Université algérienne afin d’exploiter et de valoriser déjà les matières locales végétale et animale, tout en proposant la valorisation des déchets d’origine végétale, à l’exemple du grignon (tourteau d’olives), dans la construction. Ce déchet issu de la transformation des olives, composé des peaux, des résidus de la pulpe et des fragments des noyaux, pourrait être destiné à la fabrication d’isolants thermiques dans les constructions.
Les techniques sont là et prouvées, mais par ailleurs, il reste à convaincre à l’investissement dans l’éco construction quand le minimum de confort requis n’est pas encore acquis. Sur les deux millions de logements, le logement social a la part belle, et quand dans les cahiers de charge le m2 bâti ne doit pas dépasser les 32 000 DA, l’éco construction n’a pas encore sa place, tout en sachant que le bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie estimé à +de 50%, selon les experts.
Le green building : 600 logements à haute performance énergétique (HPE) pilote
L’éco construction n’est pas un luxe, cela devrait être une nécessité au terme de la réduction de l’énergie fossile, soutient Mme Lamia Dali Yahia, la modératrice et principale interlocutrice avec le MTU et pour qui l’investissement d’aujourd’hui fera l’économie de demain. La construction en cours de 600 logements à haute efficacité énergétique par les Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) répartis sur 11 willayas est un bon début d’expérimentation, soutient Aïcha Boussoualim, maître de conférences à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme (EPAU), mais c’est aussi « un début » pour passer de la théorie enseignée dans les universités à la concrétisation de ces projets sur le terrain.
Vers la création d’un centre de promotion de l’éco construction
Le directeur du Centre français d’animation régionale en matériaux avancés (CARMA), Jean-Claude Giannotta, a annoncé, de son côté, la création prochaine à Alger d’un centre de promotion de l’éco construction. Il s’agit d’un partenariat entre la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), le Réseau des entreprises maghrébines pour l’environnement (REME) et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI). L’objectif de la création de cet établissement est de réunir tous les intervenants dans le secteur du bâtiment pour formuler des recommandations, des directives et des avis techniques afin d’intégrer des solutions énergétiques, environnementales et économiques et d’assurer au programme de construction un avenir durable, précise-t-il.
Le bâtiment en chiffres
- selon les dernières statistiques, le parc de logements disponibles en Algérie en 2009 a enregistré un total de 7 090 000 logements.
- Un budget de plus de 37milliards d’euros sera alloué pour la réhabilitation du logement urbain et rural.
- La construction de 2 millions de foyers, dont 500 000 à louer, 500 000 promotionnels, 300 000 pour la résorption des habitations précaires et 700 000 logements en milieu rural.
- 1,2 million de logements seront donc livrés au cours des cinq années à venir ; le reste sera achevé entre 2015 et 2017.
Kahina B.
