La construction des routes et autres voies linéaires de transport et exploitation des autoroutes algériennes est au centre d’intérêt des entreprises françaises qui ont manifesté de nouveau un regain d’intérêt pour le secteur lors d’un workshop dédié à l’expertise des majors du BTP français à l’international organisé par Business France Algérie, anciennement Ubifrance et Afil, et le ministère des Travaux publics le 10 juin à l’hôtel Mercure.
Au delà de son aspect informatif, le colloque a été plus un espace d’échanges entre les BET algériens, les entreprises de construction publiques et privées qui sont allées à la rencontre des majors français qui sont venus présenter, notamment, leur expérience à travers les projets réalisés à l’international mais surtout montrer concrètement leur savoir-faire en ingénierie des projets routiers et autoroutiers présentés respectivement par Philippe Pons, directeur adjoint du domaine infrastructures au sein de la société BG Ingénieurs Conseils, et Coulon, directeur Zone Maghreb et Afrique de l’Ouest, Edgar Coulomb et Fréderic Priest, respectivement directeur région Maghreb/west et Central Africa et directeur commercial Algérie Projets international d’Eiffage travaux publics, et Amine Helali, directeur pour la filiale Algérie de Vinci grands projets, pour ne citer que ceux-là.
Tous en prospection des nouveaux projets en attente de lancement tel que les 27 pénétrantes autoroutières (2×3 voies) identifiées par le SDRA (2005-2025), dont 13 représentant 685 km en travaux et + 1140 km représentant 10 pénétrantes reliant plusieurs pôles économiques à travers plusieurs willayas à l’autoroute Est-Ouest sont en cours d’étude, selon l’AGA, l’entretien des réseaux autoroutiers et surtout en ligne de mire l’extension du métro d’Alger sur une section de 8 km El Harrach-Dar El-Beida, un lot attribué à Cosider, l’entretien des routes et aussi l’exploitation des routes.
Eiffage travaux publics débarque en Algérie
Apres Eiffage énergie, le groupe Eiffage, le constructeur de la dame Tour Eiffel, compte étendre son territoire au secteur des travaux publics par l’ouverture d’un bureau de liaison en 2015 en Algérie.
La filière française des travaux publics est forte d’un savoir-faire porté par plusieurs groupes comme Vinci, Bouygues et Eiffage qui dominent le secteur des constructions en Europe. Ce dernier est le moins investi en Algérie dans le secteur des travaux publics mais présent à travers sa filiale énergie, notamment dans la réalisation des sous-stations électriques pour le compte de Sonelgaz.
La présence d’Eiffage au colloque organisé par Busniess France est dans le but de d’intensifier sa prospection commerciale dans le secteur des TP, à savoir dans la construction des infrastructures linéaires neuves, ou en réhabilitation, le génie civil, l’oil and gaz et surtout les lignes à grande vitesse. A priori, Fréderic Priest, le directeur commercial Algérie pour projets internationaux, annonce d’emblée la couleur en précisant qu’il n’arrive pas pour concurrencer les entreprises telles que Cosider qui s’est diversifiée dans de nombreux secteurs des travaux publics mais souhaite seulement se positionner en complément aux majors algériens dans la construction, apporter un plus plutôt que concurrencer. Edgar Coulom, directeur de zone Magheb/Afrique Ouest et Centrale pour qui l’Algérie est dans le nouvel axe de travail de géant européen a passé en revue les derniers exploits au Portugal, en France, en Grèce, au Canada, en Ouzbékistan et en Belgique.
Le conférencier a tenu à présenter les grands projets réalisés et livrés au Portugal, dont la topographie avoisine celle de l’Algérie. On notera que l’autoroute Norscut IP3/A24 au Portugal ou l’autoroute P au A65 regorgé de viaduc et autre tunnel parmi ses innovations routières où il a fait recours aux enrobés phoniques.
Pour rappel Eiffage TP est le 17e constructeur mondial maîtrisant l’ensemble les métiers et techniques les plus pointues liés aux infrastructures de transport (route, autoroute, rail, port, aéroport), aux grands ouvrages d’art (viaducs, tunnels, barrages), aux grands équipements publics et au génie-civil militaire et industriel, qui n’est plus à présenter. Elle met tout son savoir-faire traditionnel datant d’avant celui de l’édification de la Tour Eiffel (1889) considéré alors le plus haut monument mondial jusqu’à 1930, pour ne citer que cette référence et la plus récente emblématique pyramide du Louvre de Paris.
Eiffage Groupe, anciennement Eiffel, représente un chiffre d’affaire de 14,5 milliards d’euros, dont 20% réalisés à l’international ; la branche travaux publics ayant réalisé plus de la moitié du réseau autoroutier français, soit 6 000 km, et représente 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaire. Ce spécialiste des constructions des voies linéaires est aussi leader en concession, soit + 2 300 km d’autoroutes et 8 000 km de voies et sections courantes. 2 500 km d’ouvrage d’art et 260 aires de repos. Il totalise 15 000 engins TP, 10 postes d’enrobés, 20 ateliers, etc.
Vinci en prospection de nouveaux chantiers
Après avoir terminé ses divers chantiers en Algérie, annoncé par plusieurs fois partie d’Algérie comme d’ailleurs, c’était le cas pour Bouygues, mais la valse des majors français du BTP ne compte pas s’arrêter là, un va-et-vient qui rime au rythme des chantiers lancés ou à venir. En effet, le 5e constructeur du top 100 mondiaux de construction ne dispose pas de plan de charge en Algérie depuis la fin de contrat de garantie d’exploitation du métro en 2013. Actuellement en attente, selon Amine Helali, directeur commercial pour l’Algérie. Bien au contraire à ce qui se, Vinci n’a pas quitté l’Algérie mais a ouvert une antenne à Alger en vue de prospecter et proposer ses services aux entreprises de travaux publics nationales disposant de plan de charge pour des ouvrages complexes, à savoir la construction de bâtiments intelligents, le génie civil complexe, la gestion et la maintenance des équipements de la route, du trafic et du péage, nous soutiendra notre interlocuteur.
Pour rappel, Vinci a réalisé 3 projets depuis 2006 notamment la ligne 1 du métro d’Alger, les réservoirs LNG Skikda et la station d’épuration à Ouargla, hormis les travaux effectués à travers ses filiales Freyssinet et Haubanage et entrepose Oil and gaz et Cegelec énergie.