CTTP se renforce pour encadrer le secteur
Les deux recommandations d’éligibilité aux projets

 

Les entreprises de réalisation sont dans l’obligation de se doter de laboratoire de contrôle et de bureau d’études. Ce sont, désormais, les deux nouvelles conditions que doivent remplir les entreprises de réalisation si elles souhaitent postuler aux futurs projets de construction d’infrastructures routières et portuaires. Tel est le message que vient de transmettre M. Abedelbaki Louahdi, le directeur général du CTTP, qui a saisi l’occasion du SITP 2012 pour annoncer qu’il est temps de se conformer aux règles de l’art, et pour cela, il leur est accordé une année de sensibilisation pour s’adapter aux conditions avant de passer à la mesure d’obligation.

M. Abedelbaki Louahdi, directeur général du CTTP

Comme chaque année, les pouvoirs publics du secteur des TP choisissent l’évènement annuel SITP pour annoncer de nouvelles mesures. Dans le cadre du renforcement de la communication dans le secteur des TP, une action de sensibilisation à l’endroit des entreprises soucieuses de postuler à la réalisation des chantiers des infrastructures à venir vient d’être engagée par le CTTP qui revient par la voie de son nouveau directeur général, M. Abedelbaki Louahdi, installé depuis un an pour une mission claire, à savoir lever toutes les inconvenances observées lors des deux premiers plans quinquennaux.

M. Louahdi présente en exclusivité à Btp Algérie la nouvelle organisation et mission du CTTP et délivre un fort message à l’endroit des entreprises nationales de réalisation qui doivent se conformer aux règles de l’art. Il s’accorde encore une année pour sensibiliser les entreprises pour se conformer aux nouvelles recommandations pour réussir le pari de réaliser dans les meilleurs délais et surtout de réaliser des projets de qualité.

M. Louahdi revient d’abord sur les chantiers initiés en interne au CTTP pour faire face à ses futures missions de superviseur des projets à engager. Concernant l’évolution du plan de développement du CTTP au bout d’un bilan d’une année, il déclare : «On a inscrit au démarrage trois grands volets de nos stratégies de développement sur le marché, à savoir, en premier, l’efficacité de maîtrise opérationnelle pour renforcer les outils de gestion du CTTP ; en second lieu, la stratégie de proximité, présence effective du CTTP à travers les 48 DTP pour la simple raison que nous représentons le ministère des TP vis-à-vis de ces DTP. Et au 3e volet, notre position de leadership pour un meilleur développement du secteur, notamment des infrastructures du réseau de transport.» Il se trouve qu’en l’espace d’une année, il affiche un avancement considérable en termes de maîtrise opérationnelle, en plus de la qualité de management de qualité et rappelle : «Nous avons inscrit le CTTP pour accompagner le système de mangement de l’environnement et de la sécurité et au travail pour lesquels nous allons demander une certification intégrée. Le CTTP est inscrit dans le cadre du programme PME2 piloté par l’Union européenne pour l’accréditation d’une portée d’essai géosynthétique, dont l’échéance s’étend à juin 2013», tout en précisant que le CTTP détient le monopole des moyens matériels qui peut donner un avis technique sur les produits. L’accréditation en question est une reconnaissance de la parfaite maîtrise des métiers de la portée d’essai considéré.

Il précise que «le CTTP s’est aussi souscrit pour une accréditation Tcl, c’est-à-dire chargement répété avec un autre équipement d’essai qui a un caractère de recherche qui a la caractéristique de valoriser l’utilisation des matériaux locaux, ce qui est en soi très économique».

 

Tout cela s’est fait dans le cadre de la supervision

Dans le cadre opérationnel, en plus de l’accréditation, M.Abdelbaki Louahdi annonce avoir entrepris une démarche compétence en cours de démarrage qui viendra renforcer le système de la compétence de management pour assurer la mission de supervision et de leadership à l’échelle nationale. Par ailleurs, il a mis en place un autre dispositif qui, selon lui, a bien démarré, a savoir le contrôle interne selon l’approche internationale qui s’appelle l’approche Coso — un moyen de gestion moderne qui permet essentiellement la maîtrise de l’activité et donne une assurance raisonnable à l’atteinte des objectifs. Ce système repose sur cinq composantes.

La mise à niveau de contrôle interne et à partir de là, il aborde ce pourquoi il veut communiquer à l’endroit des entreprises. Il évoque, notamment, la seconde composante qui consiste en le management des risques et il explique :

«Nous sommes en phase de mise en place d’une cartographie des risques afin de renforcer toute l’activité de contrôle interne par des comités de pilotage. » Et ce sont essentiellement les différents projets opérationnels qu’il a annoncés sur les différentes missions engagées, à savoir assurer, par la présence du CTTP à l’échelle nationale, l’encadrement technique des projets accessibles au DTP. Actuellement, trois directions sont déjà opérationnelles et deux autres en voie de l’être en attendant l’installation des autres, soit une 4e au Sud-ouest et une 5e au Sud-est, à Ouargla, de systématisation de création des agences de willaya qui vont dépendre de ces directions régionales. La résultante de ces stratégies est le positionnement du CTTP par rapport aux bureaux d’études nationaux et internationaux. A cet effet, il y a une révision statutaire du CTTP qui aura tendance à renforcer sa mission principale : le contrôle de toutes les infrastructures de base. Il y a eu mise à niveau, refonte du statut dans l’objectif d’établir un cahier des charges avec la fiabilité la plus totale et des suggestions de la mission du service public, la mission attendue par la direction centrale en plus de l’activité commerciale en sa qualité d’Epic.

Renforcer le contrôle des études et travaux

En se renforçant dans ses diverses structures, le CTTP parviendra à mieux assurer sa mission de contrôleur des études et des travaux et jusqu’à la supervision des infrastructures des travaux publics.

Pour réussir l’état qualitatif des projets, au même titre que le CTTP, les entreprises de réalisation sont tenues de mettre en place la maîtrise des activités et des objectifs que nous recommandons aux entreprises de réalisation.

Deux recommandations…

Le message de M. Louahdi est clair : il recommande aux entreprises de réalisation de se doter de leur propre bureau d’étude pour l’élaboration des dossiers d’exécution et le CTTP, de son côté, aura à charge le contrôle des dossiers d’exécution pour le besoin de leur visa.

La deuxième action attendue des entreprises de réalisation, insiste-t-il, est la mise en place d’un dispositif de contrôle interne de leur réalisation, à savoir l’autocontrôle. La première répercussion ou objectif principal attendu de l’application de ces recommandations est directement liée à la qualité et à la réussite de ces projets de réalisation d’infrastructures. Et de fait, cela permet une mise à niveau, une professionnalisation de ces entreprises, en plus de la maîtrise du dossier et de leur projet en se dotant d’un bureau d’étude et d’un laboratoire de contrôle en interne. Cela permet une meilleure productivité et une assurance raisonnable pour l’atteinte des objectifs de réalisation. Qui dit bureau d’étude interne dit un encadrement technique qualifié par des ingénieurs d’étude et de logiciel et puis ils vont maîtriser eux-mêmes leurs projets. Il précise que “Toutes les entreprises sont tenues de se conformer à ses recommandations”. Les entreprises d’ouvrage dit-il sont déjà outillées de par la complexité des ouvrages, en revanche, ce n’est pas toujours le cas pour les autres. Il y a un encadrement qui s’annonce. L’autre avantage sociétal et citoyen est la création d’emplois. Pour le deuxième volet du message, c’est l’autocontrôle. Un contrôle de projet d’infrastructure obéit à trois étapes de contrôle : en premier lieu, le contrôle interne, qui concerne l’autocontrôle et le contrôle opérationnel ; il s’installe chez l’entreprise afin de systématiser le contrôle de l’ensemble de sa production en continue de plus l’échantillonnage le plus large.

2e étape : Le contrôle externe pris en charge par l’entreprise de réalisation et financé par celle-ci ; ceci permet de lever les non-conformités, ressource le maître de l’ouvrage et, de ce fait, optimiser sur la largesse de l’échantillon et sur le nombre d’échantillons prélevés en temps réel.

En 3e étape vient le contrôle en amont des constituants, des granulats, du bitume, du ciment, tous les stock, le contrôle de la fabrication et de plus le contrôle de la mise en œuvre. Cela, évidemment, appelle à un investissement sur les métiers, notamment la matière grise. Son financement reste largement à la portée des entreprises de réalisation, conclut notre interlocuteur.

T. A

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