L’Agence Nationale d’Études et de Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires (Anisref) a organisé, en marge du Salon International des Travaux Publics (SITP), une journée technique dédiée à l’innovation dans le secteur ferroviaire. Cette rencontre, tenue le 24 novembre 2024 à la Safex, a pour objectif de présenter les solutions technologiques qui façonnent la transition vers un transport ferroviaire plus intelligent et durable en Algérie. Sous le thème « Les solutions innovantes dans le transport ferroviaire : transition vers une mobilité intelligente et durable », l’événement a permis de mettre en lumière les avancées dans la modernisation des réseaux ferroviaires algériens. Le programme a également permis de présenter le schéma national du réseau ferroviaire et de détailler les solutions mises en œuvre pour garantir une mobilité plus efficace et respectueuse de l’environnement.
Des acteurs clés du secteur au rendez-vous
Lors de son allocution d’ouverture, M. Azzedine Fredi, directeur de l’Anisref, a souligné l’importance des investissements réalisés dans le secteur ferroviaire algérien, rappelant les défis à relever pour concrétiser le schéma national du réseau ferroviaire. Selon lui, ce projet constitue un levier essentiel pour le développement durable du transport dans le pays.
Parmi les intervenants, M. Boubaya, responsable communication de l’Anisref, a présenté les chiffres clés du programme en cours : 2033 km linéaires de nouvelles lignes ferroviaires sont actuellement en construction, tandis que 1050 km supplémentaires sont prêts à être lancés, avec des études déjà finalisées. Il a également détaillé les choix technologiques en matière de télécommunications, notamment le déploiement des systèmes GSM-R et FRMCS pour améliorer la sécurité et la gestion du trafic sur les nouvelles lignes, en particulier dans les zones de rocades Nord et Hauts-Plateaux.
Huawei, acteur majeur de la digitalisation ferroviaire
Parmi les intervenants, Rachid Nasser, responsable de Huawei en Algérie, a mis en avant la digitalisation du secteur ferroviaire. La firme chinoise, qui est présente depuis 24 ans en Algérie, a particulièrement insisté sur la nécessité de moderniser les systèmes de communication ferroviaires. Selon lui, le passage du GSM-R, basé sur la technologie 2G et dont la fin de vie est prévue pour 2030, vers le FRMCS (Future Railway Mobile Communication System), qui utilise la 4G et pourra évoluer vers la 5G, est une étape cruciale pour garantir l’efficacité et la sécurité des réseaux ferroviaires.
Huawei a également présenté sa solution de détection d’intrusions basée sur l’intelligence artificielle (IA), qui permet une surveillance multidimensionnelle des voies ferrées, renforçant ainsi la sécurité. Nasser a conclu en soulignant que Huawei travaille déjà sur 150 000 km de voies ferrées à travers le monde, en collaboration avec plus de 50 partenaires.
L’importance de la coopération internationale
L’Union Internationale des Chemins de fer (UIC), représentée par Jesus Palma, a également pris la parole pour souligner le rôle central des standards internationaux dans la transition du transport ferroviaire. L’UIC, qui regroupe 218 membres dans 84 pays, a notamment évoqué la norme récemment publiée par l’UIC le 19 juillet 2024, qui encadre la mise en œuvre du FRMCS. Selon Palma, la coopération internationale est essentielle pour garantir l’harmonisation des technologies et des pratiques à l’échelle mondiale.
Un secteur en pleine mutation
La journée technique organisée par l’Anisref a permis de souligner les enjeux cruciaux auxquels le secteur ferroviaire algérien fait face pour réussir sa transition vers un transport durable, intelligent et connecté. Les interventions des différents acteurs du secteur ont montré l’importance des investissements technologiques et des partenariats internationaux pour accompagner la modernisation des infrastructures et des systèmes de gestion ferroviaires en Algérie.
Karima A.