Le maintien de la paix sociale n’a pas de prix et bien que le ministre des Finances ait affirmé récemment en guise de présentation du budget 2013 : «Il faut qu’il y ait aujourd’hui une prise de conscience sur le fait que nous avons besoin d’une approche beaucoup plus prudente en matière de dépenses, notamment celles de fonctionnement et surtout celles relatives aux salaires de la Fonction publique où nous avons atteint le plafond», il a ajouté aussitôt : «Je peux vous assurer que la dépense salariale, les transferts sociaux et les soutiens des prix ne seront pas touchés.» Le budget 2013 tente de ramener les dépenses courantes à un «niveau plus acceptable», notamment grâce à la fin des opérations du versement des rappels sur les salaires de la Fonction publique. Il n’empêche que le Parlement a encore approuvé pour l’année prochaine des dépenses de fonctionnement de près de 60 milliards de dollars (environ 4 400 milliards de dinars) qui prennent en charge, notamment, la création de plus de 52 000 nouveaux postes dans la Fonction publique.
Les investissements de l’Etat en baisse
Pendant ce temps, ce sont les dépenses d’équipement qui stagnent voire qui reculent. Dans le budget 2013, elles atteignent un peu plus de 30 milliards de dollars (2 500 milliards de dinars), soit exactement le même niveau qu’en 2008. Entre temps, leur part dans le budget de l’Etat est passé de 60% à seulement 38% aujourd’hui. Cette tendance à la réduction des dépenses d’équipement est encore renforcée si on considère les conditions d’exécution du budget de l’Etat révélées par les dernières lois de règlement budgétaire.
Les principaux secteurs bénéficiaires de l’allocation des ressources sont, dans l’ordre, et sans surprises, le rail, les routes, le logement et l’hydraulique. Face à la croissance apparemment irrésistible des dépenses de fonctionnement, la cure d’austérité mise en œuvre par les pouvoirs publics s’applique, donc, depuis plusieurs années aux investissements publics.
C’est encore Karim Djoudi qui confirmait récemment dans ce domaine que «les projets en cours continueront d’être financés alors que les financements de nouveaux projets seront étudiés au cas par cas selon les priorités fixées et selon les capacités de financements». M. Djoudi aurait pu ajouter que les nouveaux projets ont d’autant moins de chance de trouver des financements que la loi de finance pour 2013 prévoit une nouvelle baisse de 10% des dépenses d’équipement de l’Etat, alors même que les projets en cours, dont le stock «en attente» atteint désormais des montants considérables, ont fait l’objet d’une réévaluation de près de 7 milliards de dollars.