Liu Xuequan, directeur général de Sany Heavy Industry North Africa
Sany n’a pas que des objectifs commerciaux mais aussi de produire à court terme

BTP matériels Algérie : Pouvez-vous donner à nos lecteurs un aperçu de Sany en Chine et dans le monde ?
M. Liu Xuequan : Sany, c’est le numéro un des constructeurs privés des engins de travaux publics en Chine. En 2010, on a réalisé un chiffre d’affaires 5 milliards d’euros et l’objectif 2011 est d’atteindre 10 milliards d’euros. Sany est représenté dans 155 pays et est établi à travers 4 usines à l’étranger, une aux USA, une en Inde, une autre en Allemagne et une au Brésil. Elles sont toutes en production sauf en Allemagne où elle entamera le processus de production en 2011. Dans son plan de développement de production à l’étranger, Sany axe sur 20 pays stratégiques pour établir des usines de montage, et l’Algérie est incluse dans ce planning. Mais pour installer une usine, il faut acquérir un terrain de 3 hectares et, pour l’instant, en Algérie, on bute sur le problème d’acquisition de terrain. Une compagnie étrangère ne peut être propriétaire d’un terrain industriel, mais on pense que la concession de 49 ans ou de 99 ans reste l’une des solutions qui s’offre à nous.

Qu’en est-il de votre évolution depuis votre présence en Algérie ?
Sany en tant que filiale, à savoir en SARL de droit algérien, s’est installé en 2007, mais nos machines ont commencé à travailler sur les chantiers algériens bien avant cette date. Les premières ont foulé le sol algérien en 2003 par notre distributeur Socope qui a tout le mérite de le faire. Depuis notre installation à ce jour, Sany ne cesse de progresser, et notre chiffre d’affaires a connu une première progression de 60 % avant d’a5eindre les 100 % d’augmentation en 2009.

Voulez-vous bien nous donner quelques chiffres du parc et du réseau Sany en Algérie ?
Sur le marché algérien, Sany est la marque numéro 1 en qualité et ventes aux sociétés chinoises. Notre gamme est la plus large, elle s’étend de la gamme d’engins bétonniers, de construction routière, en passant par celles de levage, de port, d’excavation. Toute notre gamme au complet est disponible sur le marché algérien qui est très important pour Sany. Quant à notre parc en Algérie, celui-ci inclut l’importation effectuée par les sociétés chinoises de travaux et dépasse les 1 500 unités.

Quel est votre positionnement par rapport aux autres marques chinoises et particulièrement à Zoomlion ?
Par rapport à ce dernier, qui est important, un sur trois où sur quatre engins Sany un est Zoomlion.

Et vos partenaires dans la construction ?
Ici déjà aux Pins Maritimes, le groupe Dahli travaille avec la pompe, la grue et la centrale à béton Sany et en face du centre d’affaires, il y a Socope, un des partenaires majeurs qui a introduit Sany en Algérie. Sur la routes et autoroutes, des malaxeurs Sany sont déjà visibles. Non loin d’ici, notre centrale à béton qui a été vendue à Cbtp, une compagnie qui produit du béton, depuis 50 ans.

Sur l’autoroute Est-Ouest, Zoomlion nous a déclaré dans les mêmes colonnes que plus de 400 unités y ont travaillé. Qu’en est-il pour Sany sur ce projet ou d’autres durant 2005-2009 ?
Sany est le fournisseur principal du groupe Citic-Crrc, depuis le commencement du projet de l’autoroute Est-Ouest et tant d’autres grands projets, comme le centre de conférences d’Alger, le réalisateur est aussi une grande compagnie chinoise de construction qui a recouru aux matériels Sany, notamment dans le béton. Mais aussi la cité université de Constantine, l’usine de dessalement de Tlemcen, où six grues sur chenille travaillent actuellement, à Skikda pour un projet pétrolier d’Orascom. Nous sommes aussi présents sur l’autoroute Est-Ouest à travers Cojaal, présent aussi dans l’hydraulique avec spa Forpieux, et bien d’autres grandes entreprises chinoises (Cscec, Crcc, Zwei group etc.).

Qui sont vos partenaires sur le marché ?
Socope est un partenaire depuis 2003 et exclusif sur la gamme construction routière, béton, et grues mobiles. On a aussi un autre concessionnaire officiel à Bordj, Manbaa El Ghozlan pour les chargeurs et pelles.

Comment allez-vous vous distinguer du reste des marques chinoises qui sont nombreuses et dont l’image est réduite. Est-ce que ce)e mauvaise image vous colle à la peau ?
On vous remercie de confirmer que Sany est une marque internationale de bonne qualité, et sur le marché algérien le produit Sany a fait ses preuves de bonne qualité. Sany en Chine dispose d’un système de contrôle de qualité des plus drastiques et assure que nos produits sont de très bonne qualité.

Quelle garantie offrez-vous sur le marché algérien ?
On garantit 1 année ou 2 000 heures de travail. En plus de cela, nous conseillons nos clients sur le produit qui répond le mieux à leurs projets et ses circonstances de travail et ainsi il gagne. En résumé, avec Sany, l’investissement est rentable. Et puis, nous avons installé le quatre S à Ouled Moussa (5 000 m2), où on a un grand magasin de stockage, et nous avons aussi 20 ingénieurs mobiles qui se déplacent pour effectuer des réparations sur chantiers. Nous sommes une équipe de 60 personnes et, de ce fait, on peut considérer que nous fournissons les meilleurs produits en prix, qualité et meilleur service après-vente. Alors, pourquoi on ne choisira pas Sany ?

Comme toute marque d’engins, avezvous un produit de bataille en Algérie ?
Sany propose des engins bétonniers, de levage, d’excavation qui sont numéro un en Chine. Notre produit de bataille est les centrales et pompes à béton. Nous investirons aussi sur le segment des stackers.

Un segment plutôt difficile compte tenu des concurrences européennes à qui vous ouvrez un nouveau front…
Le marché de construction revient entre 60 à 70 % aux sociétés chinoises de réalisation, alors celles-ci achètent les pompes Sany. Elles ont en charge 50 000 logements, le centre de conférences, 55 km de chemin de fer à grande de vitesse. Pour nous, le marché algérien reste l’un des meilleurs au monde. Le travail des compagnies chinoises sur l’autoroute Est-Ouest a fait ses preuves et nous a rehaussé en image. Dans la tranche ouest, la partie chinoise a un tapis et l’autre réalisé par d’autres compagnies étrangères qu’on ne citera pas ici. Vous constaterez que si vous roulez sur leur tronçon, c’est comme si vous surfez sur une vague. Les Algériens sont suffisamment conscients et reconnaissants du bon travail réalisé jusque-là.

Partant de ce fait, quels sont les concurrents qui vous redoutent ?
Zoomlion est notre principal concurrent et partenaire ; avec ce que nous avons réalisé en Algérie, qui est loin de nos espérances, il a déjà attiré plein d’attention des grands constructeurs d’engins tels que Caterpillar, Liebherr, Putsmeitzher, Shwiming…

Et votre objectif sur 2011-2014 ?
Grâce au plan de développement pour les cinq ans à venir, il y aura par voie de conséquence un grand développement de Sany, mais le plus important, ce n’est pas uniquement de vendre mais aussi de s’établir dans la production, à travers une ou plusieurs usines. Cela nous permettra de prendre la responsabilité sociale. Cela veut dire qu’on va employer plus de monde et augmenter le niveau industriel en Algérie.

Une ou deux usines, cela ne semblet- il pas trop ambitieux pour uniquement le marché algérien ?
Cette usine comme elle est planifiée sera un centre de production pour l’Afrique du Nord. Elle aura à répondre à toute la demande du nord comme du sud du Sahara algérien. Nous espérons que le gouvernement nous donnera les bonnes conditions d’investissements.

Où en êtes-vous à ce sujet. Y a-t-il eu des discussions ?
Nous avons déjà discuté avec les deux ministères des Mines et des Investissements. On a évoqué la nécessité du choix d’un grand terrain compte tenu de la dimension de l’usine de montage, des engins lourds et nous avons formulé notre préférence à l’établir dans une des grandes de ville qui avoisinent des ports.

Vous avez évoqué plus haut les bonnes conditions d’investissement. Pourrait-on savoir lesquelles ?
Nous faciliter la propriété du terrain et comment sécuriser l’investissement, ce qui est en soi important, et puis, nous espérons bénéficier des avantages particuliers en Andi et des impôts et que le gouvernement investisse un peu dans un institut ou une université dans la formation qualifiée en dédiant exclusivement des instituts au créneau, car, il y’a un manque de maind’oeuvre qualifiée en Algérie dans ce domaine.

K. Alilatène

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