Mercedes Bergerat Monnoyeur
…Aujourd’hui la concurrence est totale

BTP Matériels Algérie : Vous partez de chez Mercedes après tant d’années à la direc’on, pourriez-vous nous résumer en premier les 15 années de votre activité ?
Francis Dell : on n’a pas 15 ans d’activité Mercedes puisque nous n’avons repris l’activité ici qu’en l’an 2000. Ceux qui font maintenant 10 ans. A partir de cette date, nous avons repris l’activité de zéro. Aujourd’hui on est une équipe de 190 personnes et on vend 500 unités de camion dans l’année.

Pouvez-vous nous parler de votre «absence » avant 2 000 ?
Moi je m’occupe du marché algérien depuis 1994, mes déplacements étaient limités, ce n’est qu’en 2000 qu’on a eu la carte Mercedes.

10 ans sur le marché, avez-vous suffisamment pris le recul pour nous donner une opinion globae du marché algérien concernant bien sûr le VI ?
Le marché du camion en 10 ans a beaucoup évolué parce qu’il y a déjà 10 ans il y avait très peu de concurrens, aujourd’hui tout le monde est présent y compris d’ailleurs toutes les marques asiatiques. On ne retrouve pas d’ailleurs forcément que de l’européen. Aujourd’hui pour résumer, la concurrence est totale. Le marché a fortement augmenté probablement lié au grand chan,er, notamment les travaux publics. Effectivement on est présent dans ce marché en complémentarité avec Caterpillar. Par contre, la clientèle a changé, il y a 10 ans c’étaient essentiellement les entreprises publiques, aujourd’hui on est à plus de 70% de la clientèle privée. Le marché a aussi évolué sur le plan financement puisque maintenant il y a des solu,ons de financement tel le leasing, néanmoins la LFC2009 nous a bloqués sur un certain nombre de dossiers. C’est vrai que si on regarde début 2010, globalement le marché a chuté.

Si nous devons comparer le début d’activité de Mercedes en 2000 à 2010, ou on note une première chute du marché, pouvez-vous être relatif pour ne pas dire est-ce que vous êtes en train de faire un pas en arrière?
Difficile de faire un comparatif pour la simple raison qu’en 2000, il n’y avait quasiment pas de chiffres de la concurrence. Aujourd’hui, il y a quelques-uns. Il faut dire aussi que le marché à cette époque était probablement de 3 000 unités et était essentiellement un marché public. Une chose est sûre, le premier fournisseur (N°1) était SNVI. Mercedes avait eu certes des contrats il y a 10 ou 15 ans avec l’armée mais c’étaent des marchés d’appel d’offres.

On parle d’opacité sur les chiffres du marché, pouvez-vous donné le parc Mercedes ne serait ce que des dix dernières années.
Le parc Mercedes commercialisé par Bma est entre 3 000 et 3500 unités.

Est ce que le passage de la vente pour le marché public au privé s’estil fait facilement dans un contexte ou celui-ci s’est ouvert en même temps à la concurrence par d’autres marque ?
Le marché comme je vous l’ai dit plus haut 70% de nos ventes sont le privé. Le secteur public est un secteur par,culier qui est régit par le prix le plus bas et comme tout le monde sait Mercedes n’est pas le prix le plus bas pour nous Mercedes.

Comment voyez-vous la concurrence en tenant compte de votre capitale expérience de dix ans et donc votre prévision sur les futures évolutions de Mercedes dans ce contexte de concurrence totale, comment vous le définissez ?
Je pense que la première chose, c’est la différence qui se fera par le service, ça a toujours été notre poli,que dans le groupe, c’est la raison pour laquelle entre l’année dernière et ce-e année, nous avons ouvert trois succursales. On est présent directement sur cinq sites en Algérie, et derrière cela on va élargir à travers un réseau d’agents. Ça c’est le premier point. Et on espère un changement dans le système de financement en Algérie, à savoir qu’aujourd’hui on fait le leasing mais sans réelle valeur résiduelle.
Mais a par,r du moment où ce sera un véritable leasing avec une véritable valeur résiduelle, on pourra financer finalement que la durée de l’utilisation et puis il y aura un marché d’occasion derrière. Or, des matériels tels que ceux de Mercedes ont une valeur de revente sur le marché d’occasion très importante. Ce qui veut dire que nous aurions un financement sur une partie de la valeur du véhicule sachant valeur résiduelle ne serait pas financé. Ceux qui feraient la différence par rapport à d’autres véhicules qui sont connu pour avoir une longévité courte.

Pensez-vous que cela se fera ?
Irrémédiablement cela se fera maintenant, quand je ne sais pas à l’avenir, on tendra aussi vers la location avec l’entretien, là effectivement on n’aura plus à poser ce problème de coût puisqu’il y a un autre point qu’on développe chez Mercedes, celui du fleetdboard qui est assez nouveau. C’est un système de suivi de flo’e de camion à travers les satellites, GPS en particulier qui permet de les suivre en terme d’entretien de gestion et de coût. Et donc ce système-là remonte à l’origine d’usine de chez Mercedes, nous sommes en train de le diffuser actuellement. Donc aujourd’hui nous avons déjà des véhicules que nous pouvons suivre comme cela. Cela va aussi apporter beaucoup de choses pour une meilleure gestion des véhicules pour les entreprises elles-mêmes ou celles qui externalisent en location.

Pour plus de précisions, est-ce que c’est BMA et est-ce que vous êtes bien avancé dans ce nouvel axe d’activité de loueur ?
Oui, mais pour l’instant, c’est encore au stade de la réflexion mais irrémédiablement nous irons dans ce’e activité, car la tendance à la location est déjà là en Europe et c’est là qu’on fera la différence dans le service entre les acteurs du marché. Mais on ne pourra le faire que quand on aura réglé un certain nombre de choses comme le financement en plus du leasing comme je vous l’ai expliqué plus haut concernant la valeur résiduelle, il faut qu’il y ait une avance dans ce sujet-là ensuite il faut qu’onmonte un système qui perme’e de sécuriser les paiements. Il y a le recouvrement des véhicules. Dans le cas où les véhicules ne sont pas payés, il faut pouvoir récupérer ses véhicules. Concernant l’activité Mercedes, je pense que tout est positif mais je pense qu’on parlera beaucoup plus de Mercedes en Algérie dans lesmois qui viennent que pour le passé. Donc les équipes à BMA ont toutes les raisons d’être optimistes.

Faites-vous allusion au fameux projet demontage ?
On a déjà parlé du projet de montage à Tiaret, donc ce n’est pas terminé c’est quelque chose qui se fera et l’Etoile Mercedes brillera encore plus.Même si ces véhicules sont destinés au secteur public, nos succursales vont assurer l’après-vente dans l’ordre des choses.

Mercedes nous semble plus visible que CAT, est-ce une impression ou une histoire tout simplement de taille de chacune des marques ?
Plus visible, oui parce que tout simplement on communique beaucoup plus que Caterpillar, pour prendre plus de parts de marché en se faisant connaître et puis le monde automobile et du camion est plus visible du fait qu’ils sont sur les routes que lematériel des travaux publics qui est plus sur les chantiers. Sachez aussi qu’il y a de grosses activités chez Bergerat, d’abord Caterpillar qui représente 50%du chiffre d’affaires ensuite arrive Mercedes avec 40% du CA et je pense que c’est inutile de vous rappeler que Caterpillar est historique sur le marché algérien par sa présence qui remonte à 30 ans. Mercedes est beaucoup plus jeune à dix ans.

Visible certes mais du point de vue chiffres, Mercedes aussi ne communique pas comme la plupart des concessionnaire poids lourds, donc votre positionnement reste flou ?
On attend toujours desmédias tels que vous pour nous donner les chiffres dumarché. Même s’il ya un petit noyau qui communique mais cela ne représente pas l’ensemble du marché. Mais je vais vous donner un ordre d’idées. D’abord le marché pour cette année sera inférieur à celui de l’année dernière probablement dû aux répercussions de la loi de finances 2009. J’estime le marché en 2009 entre 8 000 et 9 000 unités pour les plus de 16 t où on se loge et grossomodo environ 3 000 pour ce qui est du marché chinois. En ce qui nous concerne on en a vendu 450 dont 75% de porteurs. Sur les 9 000 unités, 2/3 tracteurs et 1/3 porteurs. Même si on parle beaucoup de chantier, il faut souligner que tout le transport se fait par route. Mais une remorque porte-chars va porter un bulldozer tiré par un tracteur. Vous avez des chantiers où des tracteurs tirent des bennes. Donc la répartion 2/3 – 1/3 est la même qu’en Europe. Donc ce n’est pas étonnant. Notre cible ou notre marketing, c’est axer pour plus de présence dans le tracteur. Certains de nos concurrents sont très bons dans le segment des tracteurs.Volvo, c’est essentiellement le tracteur, Man aussi et puis le Renault correspond bien à la répartition du marché.
Dans les moins de 16t, Renault, les coréens ou les chinois font du chiffre.
C’est vrai avec Mercedes nous n’avons pas de produit à présenter dans ce segments où on devrait être présent. Bergerat ne le fera qu’avec l’accord de Mercedes. On pourrait bien proposer une autre marque. Comme vous le savez, Mercedes a de grosses participations dans d’autres marques, donc on pourrait toujours rester au sein de la famille. Il y a unmarché dans le segment des moins de 16 t, alors on ne peut pas éternellement se contenir dans un marché de plus de 16 t et forcément on doit être présent par une autre marque

Donc, l’idée a fait son chemin, vous pensez à une marque ?
Je ne pense à rien, rire… Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, nous axons notre développement dans les tracteurs. L’essentiel du transport enAlgérie se fait par route, ce qui impliquera que le métier de transporteur va se développer, et aussi sur le segment de marché des moins de 16 t.
Rien que le fait de faire débarquer des véhicules sur d’autres ports, il y a un an, cela a créé unmétier nouveau dans le transport de véhicules, ce qui a porté haut les ventes des remorques pour véhicules depuis en Algérie.
Il faut être conscient que les achats qui ont été faits dans le cadre de l’autoroute, ces matériels vont se retrouver dans lemarché de l’occasion. Donc il faut bien apporter de l’attention à cemarché qui est aussi appelé à s’organiser.

Revenons à vous, vous partez d’ici peu, quel est votre sentiment après tant d’années ?
Je laisse la place aux jeunes, Je pars la tête dans les étoiles. Je dirais même que j’ai eu la chance de travailler avec passion et je n’ai pas vu le temps passé. Certains disent que la vie est difficile en Algérie mais moi je pense qu’en France c’est trop simple donc on s’ennuie.

Dernier mot ?
On a lieu d’être optimiste. Plutôt vous avez lieu d’être optimiste, puisque je ne serai plus concerné.

Karima A.

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