Lors de notre interview avec Franck Malka, directeur général SMT-Algérie , installé seulement depuis six mois , nous a permis d’en savoir plus sur le marché des équipements de chantier de construction des marques suédoises Volvo et Sdlg, et de l’impact de certaines décisions sur l’évolution d’un marché qu’il qualifie de naturellement demandeur au regard des nombreux projets en cours ou en attentes de lancements. Lisez-le.
BTP-DZ : D’emblée pour ce premier rendez-vous avec nos lecteurs, nous vous demanderons de nous peindre un tableau du marché algérien de l’industrie des équipements de construction que vous découvrez, depuis que vous occuper la direction de SMT-Algérie ?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : En effet, Je suis arrivé chez Smt-Algérie en qualité de directeur général depuis le 1er novembre 2018. Pour en revenir au coeur de votre question: Aujourd’hui, la particularité du marché algérien, est assez compliquée à appréhender pour la simple et bonne raison que nous sommes étroitement lié aux décisions. L’économie se voit complètement impactée par ces différentes décisions; je prends pour exemple la domiciliation des 120 % du montant de la facture des équipements, qui a pour nous été un vrai problème dans la gestion de notre trésorerie. En volume machine, le marché algérien s’établissait autour de 4 000 machines par an et voir plus sur certaines années avant 2014 avant de se voir chuté en 2018 à moins de 1400 unités. Ceux qui prouve très clairement qu’on est sur un ralentissement de marché .
BTP-DZ : Alors qu’en sera t-il des prévisions à court et moyen terme ?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : Les prévisions sont extrêmement compliquées à faire; je dirais le contexte actuel de l’Algérie pose encore plus d’interrogations et donne encore moins de visibilité sur les perspectives à court et moyen terme, en tout cas sur le court terme. Le marché 2019 avait démarré, plutôt bien, puisqu’on est en avance sur les trois premiers de l’année. En tout cas, à fin Mars il a progressé de 18% par rapport à la même période en 2018. En revanche il faut rester prudent par rapport à ces chiffres, car le mois de janvier était un mois à très forte immatriculation. Se sont des ventes reports réalisées en fin d’année 2018. Mais la tendance donne un train de marché au alentour de 1500 unités, toutes marques et équipements confondues. On reste largement en dessous de ceux qu’on a pu connaitre précédemment.
BTP-DZ : Qu’ en est -il pour SMT- Algérie ?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : Pour ce qui est de notre marque Volvo et Sdlg , nous sommes sur le même trend que l’année dernière . Nous avons enregistré 25 immatriculations, au premier trimestre2019. Sachant que nous avons un carnet de facturation qui est bon jusqu’à e juin et voir finjuillet. Mais au delà de ces dates nous n’avons pas suffisamment de visibilité.
BTPDZ: Ce manque de visibilité concerne t-il uniquement le volet terrassement représentée par Sdlg et Volvo, et qu’en est-il pour les autres équipements destinés aux Carrières et Mines?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : C’est l’ensemble du système économique qui est touché. Certains de nos clients qui continuent d’investir ont renouvelé leur équipements, en revanche, c’ est toute une majorité qui a mis clairement en stand by ses projets , contenu de la situation actuelle. Ils attendent comment les choses vont évoluer pour relancer leur investissement. Autre fait important, il y a le phénomène demande de crédit qui s’amplifie…
BTPDZ: Vos clients vous demandent du crédit parce que c’est pratiqué ailleurs , sinon quel est votre lecture?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : IL est certes déjà pratiqué par des concurrents, mais ce n’est pas la seule raison pour justifier ces nouvelles proportions. Nos clients nous demandent du crédit et c’est un phénomène qui a tendance à s’amplifier intensément et à prendre des proportions considérables. Cela est dû notamment au délais de paiement, tellement long, que des entreprises de réalisation se trouvent face à des problèmes de trésorerie. Ils nous demande à y palier à ce déficit.
BTP-DZ: quelle est la réponse de SMT -Algérie face à cette demande de crédit fournisseur croissante ?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : La règle de base chez SMT est de ne pas faire de crédit. Néanmoins, en fonction de la demande exprimée, nous ne sommes pas contre à procéder au cas par cas, à une étude d’accompagnement.
BTP-DZ: SMT-Algérie est plutôt mieux positionné sur le marché privé que marchés publics qu’en est -il pour ce dernier?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie :Comme mentionné précédemment, les acteurs économiques, notamment les sociétés de réalisations sont actuellement à la peine d’une trésorerie dûe au fait de la rallonge des délais de paiement des entreprises de constructions et autres en sous-traitances. Beaucoup de nos clients sont liés à une commande publique, des marchés publics, c’est du moins ceux qui a généré la croissance cette demande. Mais notre marque a remporté des appels d’offres et en a perdu d’autres sur le partie entreprises publiques, lié au fait de notre positionnement en tant que marque Premium, qui en général, n’est pas positionnée au plan tarifaire moins disante. Beaucoup d’appels d’offres sont liés à un positionnement prix; et comme Volvo est fatalement plus onéreuse, ceci nous a pénalisé. C’est une volonté affichée, la qualité est toujours plus disante. En cette raison, qu’on se voit débouté dans les appels d’offres, car ne sommes pas moins disant mais mieux disant.
BTP-DZ: Quel est votre réponse à ce marché de prix?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie :Il est claire avec l’offre Sdlg qui est une marque du groupe Volvo, le tarifs est en adéquation avec le critère du moins disant et d’évaluation. La gamme Sdlg est complémentaire à celle de Volvo et en fonction des cahiers des charges, nous répondons avec la marque la plus adaptée. On ne favorise pas une marque sur une autre mais avec la gamme Sdlg nous répondons aux critères d’évaluations tarifaires du besoins du client. En fonction des cahiers des charges, nous privilégions plutôt la réponse au client.
BTP-DZ: SMT-Algérie à travers Volvo, Sdlg et autres marques, est présente sur plusieurs segments, des terrassements, construction routières, carrières, mais nous n’ avons pas vu de lancement ni compagnes produits , à quoi est cela dû ce manque de dynamisme?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : En Effet, nous n’avons pas eu une actualité produit ces derniers mois; mais des lancements des nouveautés sont au programme du second semestre. Prochainement, on lancera une pelle 20t et 21 t à savoir ( EC200D et EC210DL) mais également la génération D de notre gamme finisseurs dont un modèle sera présent à la foire internationale d’Alger. On lancera également niveleuse VHP de marque Sdlg et d’autres surprise. .Même si nous n’avons pas eu d’évènement presse, en revanche nous avons travaillé plus sur la communication réseaux et B2B.
BTP-DZ: On dit souvent que le marché appartient à celui qui dispose d’un minima de stock, qu’en est il de délais de disponibilité chez Volvo ou Sdlg au vu des problèmes de trésorerie évoqués plus haut?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : Aujourd’hui nous avons une large gamme et malgré la contraints de la règle des 120% chez Smt-Algérie, on s’attèle toujours à disposer d’un stock de deux à trois mois, afin de répondre à la demande et pouvoir être responsif sur un potentiel redémarrage de l’activité.
BTP-DZ: En dépit d’ un contexte difficile, préconisez-vous de bonnes perspectives pour l’ensemble des marques?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : Nous restons optimisme, l’Algérie est un pays qui a fort potentiel de développement. De nombreux projets sont en stand by, ou prêt à être initier. Nous avons investit et on continuera à le faire.
BTP-DZ: Votre marché a progressé dites- vous de 18%, comparé le T1 2019 au T1 2018, alors que le marché global s’est affaissé de plus 50% , avez-vous grignoté des parts aux concurrents pour expliquer cette progression?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie :Oui le marché durant les belles années était de plus de 4000 unités mais depuis les deux dernières années, il s’est établi à environ 1 400 unités. Nous représentons 7% de part de ce marché et notre objectif est de passer le cap des 10%. Evidement en adoptant une démarche d’accompagnement de nos clients dans leur programme de renouvellement et de conquête et de développement de de nouveaux clients.
BTP-DZ: Justement comment faites-vous la part des chose entre un marche d’acquisition et de renouvellement dans le cas ou les parts sont distinctives?
Franck Malka, directeur général SMT-Algérie : C’est une très bonne question; moi je dirais qu’aujourd’hui le marché s’établi autour de 80% renouvellement et 20% pour l’acquisition. Au vu des conditions d’exercice seules les entreprises puissantes financièrement pourront jouer les premier rôles , même certaines marques sont moins visibles mais elles se manifestent sur les appels d’offres et chez les clients.
BTP-DZ: Un dernier mot ou date, qu’en sera-t-il pour le camion Volvo made in Algeria ?
Le planning retenu par constructeur, est de fabriquer ici en Algérie la gamme FH fin du premier trimestre 2020. Mais, si des clients sont éligibles à ouvrir des lignes de crédit disposant des autorisations demandées par la réglementation en vigueur, nous sommes prêt à les accompagner. Autrement, on aura pas d’autre choix que d’attendre 2020 pour proposer la gamme camion Volvo en dinars algériens .
Propos recueilli par Karima A.