En apportant sa contribution au débat, comme l’a précisé Rekhroukh lors de la journée consacrée à la ré-industrialisation du bâtiment, Cosider se démarque en énonçant d’autres approches aussi possibles qui seraient susceptibles d’accélérer le rythme de production du logement qui cadre avec le contexte actuel économique. Le patron de Cosider expose un ensemble d’arguments utiles à la définition des conjonctions des voies réglementaires et des moyens technologiques pour la prise en charge de la réalisation d’importants volumes de projets d’habitat par ses entreprises capables de compétition lors des concours d’appel à la concurrence.
Le coffrage tunnel
L’autre voie la plus probable au regard de l’expérience de Cosider dans la réalisation de logement est le recours au coffrage tunnel.
La contre-performance des autres procédés serait due aux problèmes d’adaptation, de la main-d’œuvre et surtout de rentabilité économique. Ce procédé, selon lui, présente une économie qui est procurée par le nombre important de rotations de l’outil, plus de trois cents (300) fois, ce qui réduit considérablement le coût du mètre carré coffré dans la structure des prix. Parmi ses avantages, la facilité de maintenance pour augmenter la longévité, la possibilité de fabrication en interne, la rapidité de réalisation des bâtiments en gros œuvres, la facilité de déplacement et de transport comparativement à la préfabrication lourde.
Evidemment, il énumère un seul inconvénient qui réside dans la mise à disposition de moyens de levage appropriés et la nécessité de son utilisation pour de grands programmes de logements.
D’autres éléments militent pour le développement du coffrage tunnel, soutient le conférencier qui cite que l’acquisition du procédé constitue aussi un investissement important mais très rentable pour une utilisation dans des programmes de logements conséquents. Pour appuyer son propos, il cite en exemple l’important volume des réalisations de logements et équipements durant les 20 dernières années, ce qui témoigne de son efficacité et de la rentabilité économique de ce système.
Durant la phase de développement de l’utilisation de coffrage tunnel, les utilisateurs l’on sous-estimé du fait d’une utilisation excessive de béton eu égard à la multiplicité des voiles. Depuis le séisme de 2003 et ses conséquences, la révision du RPA a rendu le système très rentable. Au delà, son utilisation permet une bonne qualité du bâti en procurant des surfaces lisses ne nécessitant pas de procédé d’enduit ainsi que les dimensions standards des pièces permettant l’utilisation des éléments de boiserie industrialisés, peu coûteux.
Les propriétés antisismiques et la résistance aux autres catastrophes naturelles permettent son utilisation quel que soit le territoire.
Le système présente aussi des possibilités d’intégration dans l’objectif d’une production de logements industrialisés.
Parmi d’autres avantages directs, le coffrage tunnel qui a l’avantage d’employer peu de main-d’œuvre pour une grande capacité de production. L’installation du coffrage et la préparation pour le bétonnage sont plus rapides que pour les autres systèmes de coffrage existants.
La main-d’œuvre ne nécessite pas une qualification particulière. Celle-ci peut être satisfaite après une courte formation.
Un jeu de coffrage de deux logements permet un rendement moyen d’un logement par jour avec une équipe de production de quinze personnes, soit un rendement actuellement enregistré de 30 minutes par mètre carré par ouvrier en coffrage et de 60 heures par tonne d’acier, soit l’équivalent d’un logement par jour.
K. A.