Après le quartier Ryad d’Oran réalisé par le holding GSH, un autre projet expérimental destiné à la classe moyenne algéroise, croquis par l’agence Charpentier pour le compte de Lafarge Algérie, sera prochainement réalisé dans l’Algérois.
Le groupe Lafarge Algérie, lors du séminaire international sur les technologies sur le béton ayant pour thème « Systèmes constructifs innovants au service de l’efficacité énergétique », qui s’est tenu le mardi 19 mars 2013 à l’hôtel El-Aurassi à Alger, a levé le voile sur les nouveaux projets de Lafarge Algérie. Un projet urbanistique a été présenté au parterre d’invités par un architecte-urbaniste de chez Arte Charpentier Architectes. Il s’agit du projet de l’éco-quartier Diar El Djenane à Alger en cours d’études et dont le maître d’ouvrage est Lafarge. Cet éco-quartier, qui développe un modèle spatial respectueux de l’environnement et des spécificités culturelles et géographiques des lieux, propose 100 logements par hectare auxquels s’ajoute un ensemble d’équipements boutiques. Les villes de demain seront conçues selon une approche nouvelle, selon la vision déployée dans ce projet de Lafarge qui met en lumière deux thèmes étroitement liés : les éco-quartiers et les aménagements de la Place des Martyrs. Pour le premier préfigure, en effet, la ville de demain où il fera bon vivre et où surtout l’urbanité est bien élaborée. Fabriquer la ville en produisant du logement abordable est, désormais, possible pour l’agence Charpentier auprès de qui Lafarge a passé cette commande architecturale de cet ambitieux projet. Le projet a bien pris forme en 3D « MAIS » reste à réaliser s’il y a réellement une politique d’urbanisme dans la capitale. Le quartier de Ryad conçu et réalisé par le holding des sociétés Hasnaoui à Oran incarne bien un modèle de quartier qui a tenu compte des économies d’énergie par les systèmes d’isolation, du respect de l’urbanisme du tout intégré (le prix du m2 du logement est à 130 000 dinars). Tout le monde espère qu’il fera des émules. A travers un nouveau modèle spatial à la fois respectueux de l’environnement et des spécificités culturelles et géographiques des lieux, l’éco-quartier s’adresse à la classe moyenne algéroise, selon le communicant, trop « privilégiée » pour bénéficier d’un logement social et trop « défavorisée » pour accéder à la promotion libre, explique-t-on du côté de l’agence Charpentier invitée par Lafarge à présenter son projet. L’ambition du projet est double : – retrouver les qualités spatiales de la typologie traditionnelle de la maison à patio en concevant l’espace ouvert comme l’élément identitaire, fondateur et fédérateur du logement, et en réinventant de nouvelles relations entre les espaces extérieurs et les espaces intérieurs – réinterpréter les modèles spatiaux de la Casbah et de la ville haussmannienne en hiérarchisant l’espace par la multiplication des seuils entre la sphère publique et l’intimité des logis, en recréant la tension entre l’individuel et le collectif, en réintroduisant la mixité sociale et fonctionnelle, en retrouvant l’usage de la cinquième façade et en proposant des espaces « partagés », lieux du voisinage et de la convivialité.
Aménagement des espaces publics : Place des Martyrs redessinée par Charpentier
Parmi les autres projets de l’agence Charpentier en Algérie, la reconstruction de l’espace public et la mise en valeur des vestiges archéologiques. Le projet de la Place des Martyrs s’inscrit dans une logique ambitieuse de rénovation du cœur historique de la capitale. Avec la Casbah, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, les anciens quartiers sont à leur tour progressivement réhabilités dans le cadre du renouveau de la capitale. Dans ce projet, un soin particulier est apporté au traitement des liaisons souterraines, par l’intermédiaire des voûtes qui constituent le « socle de la ville ». La création de liaisons physiques et visuelles, aussi bien horizontales que verticales, garantit ainsi une perméabilité maximale entre la ville, le balcon, le boulevard urbain et le port, au travers de transparences, d’ouvertures, de passerelles et de passages fonctionnels. Ce projet sobre, sans construction, met en scène une série d’espaces théâtralisés racontant l’Histoire d’Alger et s’enfonçant sous la place pour mettre en scène les strates archéologiques de son Histoire. Il célèbre aussi, par l’émergence de colonnes-sculptures jaillissant du sol, le souvenir des Martyrs.