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40 ans de métier
M’hamed Sahraoui, architecte de la première heure

Aujourd’hui, il est aussi le président du conseil d’administration du fonds de garantie (FGCMP) et de l’Association des anciens architectes de l’Enaba. Nous l’avons rencontré pour connaître un peu plus sur lui et surtout sur un métier qu’il connaît plus que tout. Il nous a reçus dans ses bureaux, on a parlé à bâtons rompus, il répond à chacune de nos interrogations. L’homme même s’il est fier de ses réalisations, il ne demeure pas totalement satisfait de tout ce qu’il n’a pas pu mettre en oeuvre, pour différentes raisons, et c’est ce qu’on découvrira en partie lors de cet entretien.

Sa passion pour le métier n’a pas de limite, il est sur tous les fronts, il réagit avec ses écrits dans la presse nationale, il édite des magazines et des livres surl’architecture, il est dans le mouvement associatif, il n’hésite pas à apporter sa contribution ou à intervenir à chaque fois qu’un projet de loi est connu. «Le promoteur immobilier doit être protégé en tant que professionnel», cette expression est le titre d’un article publié sur le quotidien “El Wantan” la semaine dernière en réagissant à l’avant-projet de loi fixant les règles régissant l’activité de promotion immobilière approuvé par le Conseil des ministres en septembre dernier. L’article en question répond à l’intervention du ministre du secteur sur les ondes de la Chaîne 3. Une manière de M. Sahraoui de participer au débat et de soulever certaines interrogations comme à chaque fois pour enrichir le projet. L’homme aux quarante années de métier sait de quoi il parle puisqu’il a de tout temps été confronté à des obstacles sur le terrain, qui ont toujours freiné le professionnel qu’il est. Qu’est-ce qui a poussé M. Sahraoui, un architecte avec son bureau d’études, à venir à la promotion immobiliere alors qu’il travaillait pour pas moins de 36 wilayas en réalisant plus de 900 projets. Notre interlocuteur nous relate donc ses débuts : «C’était le texte de 1986, qui permettait à tout un chacun de se lancer dans cette activité», et de poursuivre
: en étant architecte, les maîtres d’ouvrage étaient des wilayas et autres collectivités locales et à l’époque le souci premier était plutôt de réceptionner des appartements sans trop tenir compte des aménagements tant intérieurs qu’extérieurs où les espaces verts et autres aires de jeux étaient negligés. Quand l’occasion me fut donnée, et je me souviens que la première fois, nous avons été réunis par feu Aboubakr Belkaïd, on était six et sommes devenus de fait des pionniers de la promotion immobilière en Algérie. Ma première intervention était donc sur le site d’El Achour. Ce dernier qui est connu de tous les Algérois, est devenu même un repère, le site est associé au nom de ce promoteur. Pour ceux qui connaissent de réputation M. Sahraoui et son statut ne peuvent imaginer que ce pionnier n’a pas eu toutes les facilités ou autres largesses, son parcours n’a pas été de tout repos. Les obstacles, il en a connus et continue de vivre. D’ailleurs c’est ce qui nous a poussés aussi à lui demander s’il a des anecdotes à ce propos, et là le promoteur n’hésite pas à nous dire qu’il y en a tellement qu’on ne peut toutes les relater. Il se rappelle qu’en 1996, en gagnant un concours pour la réalisation d’un projet sur tout le plateau des Annassers, il reçoit la décision officielle du Calpi pour l’affectation de 16 ha, et 14 ans après, rien n’a été fait, mieux encore il attend depuis dix ans un trop versé de 27 millions de dinars qu’il n’a toujours pas récupéré. M.Sahraoui qui est le précurseur de la conception du logement de qualité, qui refuse la banalité, nous avoue que de toute sa carrière il n’a réalisé que le tiers de ses projets, ils sont nombreux ceux qui sont en cours d’achèvement et d’autres qui ne verront peut-être pas le jour pour différentes raisons. A la question de savoir s’il avait un projet auquel il tenait plus que tout et qu’il n’a pu mettre sur pied, l’architecte nous cite en premier celui de la mosquée d’Alger, il nous dira à ce propos qu’il voulait non seulement le faire mais gratuitement. Il nous confie qu’il avait présenté au président de la République, qui l’a écouté pendant 30 minutes, et il était même convaincu et depuis le projet a changé de main. Le second qui lui tenait à coeur, c’était la construction d’une ville nouvelle, il prend attache avec le ministre Cherif Rahmani, qui lui accorda 10 ha et depuis rien. Il y en a d’autres encore comme comme le ZET d’Aïn Chrab de 800 ha, où il a pu convaincre trois banques américaines pour le financement. En un mot, il nous déclare qu’il n’a réussi à faire aboutir à chaque fois qu’un seul projet sur cinq, et les raisons ne m’ont jamais été dites clairement. M. Sahraoui produit énormément d’études, ce qui demande beaucoup de temps, cependant on était aussi assez curieux de savoir comment trouve-t-il le temps d’ écrire, la réponse nous a un peu déstabilisés; il consacre une seule journée par semaine, celle du vendredi, il nous explique que pour ne pas s’ennuyer le week-end, il préfère se consacrer à l’ecriture. Il termine par nous lâcher que depuis 15 ans, on a perdu les sorties qu’on faisait dans le temps.

M.C

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